Francis Poézévara

Conseiller municipal à Puteaux

Auteur : Francis Poézévara (Page 1 sur 34)

Décembre 2024 : voici 10 ans que je suis conseiller municipal


Nous sommes le vendredi 19 décembre 2014, je reçois un appel du secrétariat général de la mairie de Puteaux. “Bonjour M. Poézévara, nous souhaitons vous informer que nous avons reçu la démission de M. Vazia, et nous aimerions savoir si vous siégerez au Conseil municipal ce soir ?“. Et le soir-même, j’entre pour la première fois dans la salle du Conseil, un peu intimidé mais déjà avec des propositions à défendre. De 19h30 à 1h30, nous acterons notamment le choix de l’architecte de la future école des Bergères (dans laquelle vont mes enfants depuis cinq ans !), et nous nous élèverons avec Evelyne Hardy contre le projet d’intercommunalité délirant porté par la droite (Puteaux / Courbevoie / Asnières / Colombes / Argenteuil…). Il sera aussi question d’accorder la protection fonctionnelle à des élu·es de la majorité pour attaquer un élu d’opposition en justice, une habitude à Puteaux.

Dix ans ont passé depuis cette soirée, et je mesure le chemin parcouru… et surtout celui restant en parcourir ! En adoptant une démarche très procédurière à mon entrée au Conseil, j’ai obligé Joëlle Ceccaldi-Raynaud à réfléchir à deux fois avant de se montrer légère face à la loi, notamment en termes de démocratie locale. Bien sûr, beaucoup reste encore à faire, et chaque angle mort réglementaire est exploité jusqu’au ridicule. Nous sommes ainsi l’une des rares villes de notre taille à ne pas avoir de commissions de préparation des conseils associant l’opposition, les conseils eux-mêmes sont désormais prévus en journée et en semaine pour empêcher les élu·es bénévoles de travailler, l’opposition est systématiquement oubliée lors des événements municipaux… Sans compter les noms d’oiseaux lancés en conseil municipal et autres tentatives de vexations puériles. La majorité reste démocratiquement très immature, et le temps ne semble rien faire à l’affaire.

Sur le fond, malgré une opposition quasi-systématique de la majorité municipale (il a fallu attendre 2020 pour qu’elle commence à accepter de voter des voeux et propositions de l’opposition, un par conseil, pas plus), j’ai obtenu quelques victoires. Je pense notamment à la mise en place du quotient familial (désormais nommé coefficient d’effort) pour la cantine, une mesure que je réclamais depuis des années. Je pense également au dédommagement des habitant·es de la Défense lorsque leur fournisseur de chauffage a fait exploser les prix il y a quelques mois, sujet sur lequel je m’étais mobilisé avec le Printemps Putéolien. Je pense encore à la bataille culturelle autour de l’écologie, qui progresse très difficilement à Puteaux, mais à force d’insistance sur la végétalisation des espaces verts, la baisse de la hauteur des bâtiments et l’arrêt de la bétonisation, quelques lueurs d’espoir (très faibles, certes) pointent dans les décisions du conseil.

Parmi mes meilleurs souvenirs de ces dix ans de mandat, je conserverai les mails de remerciements des parents d’élèves du Conservatoire après que j’ai fait annuler une décision de la mairie quadruplant (!) le tarif annuel pour les non-Putéolien·nes. Ils avaient ainsi récupéré jusqu’à 600€ juste avant Noël. Et la vidéo du nouvel appartement, un logement social refait à neuf, d’une famille avec deux enfants qui vivaient dans un taudis de 12 mètres carrés et que j’avais accompagnée. 

Au-delà des combats, je garde aussi de ces dix ans énormément de rencontres et des échanges avec des gens formidables, à commencer par les élues de mon groupe sur le premier mandat (quelle belle époque !), Evelyne, Olivier puis Nadine. Je pense évidemment à celles et ceux avec qui nous avons mené deux formidables campagne municipales, partielle en 2015 et bien sûr celle de 2020 avec le Printemps Putéolien, sans être exhaustif je pense à Anne, Martine, Jean-Michel et Jean-Michel, Patricia, Benjamin, Aurélien, Alexandre, Nicolas, Ywann, Katrin, David, Josette, Evelyne, Bernard, Laurent, Laura, Muriel, Arnaud, Helena, Emmanuel, Philippe… Et bien sûr j’ai une pensée pour la crème de la crème, celles et ceux qui sont là depuis longtemps et toujours présent·es dans cette ville où il est si compliqué d’être de gauche, Anna, Sylviane, Nadine à nouveau, Richard, Paul et Catherine ! 

A titre personnel, j’ai beaucoup appris de ces dix années, d’un point de vue technique (FSRIF, FPIC, CRFP… que du bonheur), d’un point de vue politique (les nuits de négociation, les batailles pied à pied avec la majorité pour faire progresser la situation des Putéolien·nes…), d’un point de vue humain (les amitiés, les trahisons, les ambitions…)… Mais le plus gros enseignement que je retire de cette période, c’est la résilience. Rester engagé même lorsque le combat semble vain, même lorsqu’il est compliqué à vivre (imaginez l’ambiance les soirs d’élection municipale à gauche à Puteaux…), même lorsque l’on se retrouve seul face à la meute (quatre ans déjà depuis 2020…). Tenir malgré tout, parce que c’est la seule manière d’espérer faire progresser les choses, parce qu’il faut porter la voix des habitant·es oublié·es de la mairie, parce que sans opposition le rouleau compresseur de la droite ceccaldiste les écraserait encore plus. Le nombre de militant·es et d’élu·es qui ont lâché après quelques mois en atteste : militer à gauche à Puteaux est compliqué sur la distance. 

Néanmoins, après une phase très compliquée de 2017 à 2022 environ, je sens depuis deux ans un frémissement, avec de nouvelles personnes engagées, notamment des jeunes, qui apportent leur dynamisme et leur fraîcheur militante localement. J’ai hâte de voir dans les années qui viennent où tout cela nous mènera, et je suis très enthousiaste à l’idée de leur transmettre le flambeau ! Notre ville a un potentiel incroyable, une belle endormie qui j’en suis convaincu finira par se réveiller et mettre à profit sa richesse pour améliorer le quotidien de ses habitant·es. 

Législatives : Puteaux, Neuilly et Courbevoie ne sont pas un paillasson pour néo-fascistes !

La liste des candidatures pour les élections législatives anticipées des 30 juin et 4 juillet prochains est parue. Sur la sixième circonscription des Hauts-de-Seine (composée de Puteaux, Neuilly, et quelques quartiers de Courbevoie), sept candidat·es s’affronteront donc au premier tour (pour rappel, on en comptait douze en 2022).

Parmi les candidatures, on retrouve les attendues : Constance Le Grip (députée girouette sortante, élue d’abord comme LR puis comme Renaissance) et Geoffroy Didier, qui lorgne depuis longtemps sur la circonscription. A noter que celui-ci a pour suppléante… Joëlle Ceccaldi-Raynaud, la maire de Puteaux. Il sera intéressant de regarder attentivement le score qu’elle réalise à Puteaux.

Plus étonnant, Jean Messiha, figure de l’extrême-droite la plus rance et membre du parti d’Eric Zemmour Reconquête, débarque cette année sur la circonscription. Ce n’est pas la première fois que l’extrême-droite envoie un “VIP” : souvenez-vous, en 2022 c’est Marie-Caroline Le Pen, la grande soeur de Marine Le Pen, qui s’était présentée ici. Pour un résultat mitigé de 7% à peine, ce qui l’a encourage à se parachuter dans la Sarthe cette fois-ci.

L’arrivée de Jean Messiha est sans doute liée au score astronomique de la liste de Marion Maréchal aux européennes 2024 à Neuilly, 16% (alors qu’elle n’a pas dépassé les 7% à Puteaux).

Je l’affirme clairement : nos trois villes ne sont pas un paillasson pour néo-fascistes ! Nous n’avons pas à essuyer les tentatives d’exister maladroites de la lie de la politique française. Notre territoire, même s’il est historiquement ancré à droite, est un territoire antifasciste.

Comme en 2022, et comme lors de l’ensemble des législatives précédentes, nous allons renvoyer la candidature de Messiha et celle du Rassemblement National dans les poubelles de l’Histoire. Pour nous y aider, nous pouvons compter sur la candidature de Sihame Muscianisi et Abdel Talhadjt, pour le Nouveau Front Populaire.

Le 30 juin et le 7 juillet, allons voter !

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Sauver la gauche pour sauver le monde : suivez mon blog Mediapart

Il est temps de ne plus avoir la gauche honteuse. L’époque, la société, la planète le réclament. Derrière ce titre provocateur, je propose des éléments d’analyse pour comprendre comment nous sommes arrivé·es à cette situation, et des pistes pour faire advenir le modèle de société désirable auquel nous prétendons et que nous défendons. A retrouver sur mon blog Mediapart, dont je vous propose la structure ci-dessous

Introduction : Sauver la gauche pour sauver le monde

Partie I – Des remises en cause existentielles

     A – La gauche face à la société

  1. La montée de l’anxiété : une menace pour la société et un défi pour la gauche
  2. Histoire d’un désamour politique : quand défiance et lassitude s’installent
  3. L’engagement citoyen à l’ère de l’atomisation sociale

     B – La gauche face à elle-même

  1. L’impossible convergence des luttes
  2. A gauche, passion fragmentation
  3. Entre fin et moyens, l’éternel dilemme de la gauche

Partie II – Stratégie, organisation : inventer une nouvelle voie pour la gauche

A – Construire la gauche du XXIème siècle

  1. Diversité de l’engagement et rôle des partis
  2. Défragmenter enfin la gauche

B – Leadership, engagement, mobilisation

  1. Verticalité ou horizontalité ?

Les uniformes de nos enfants ont-ils été fabriqués par des enfants ?

Alors que les uniformes des élèves de trois écoles de Puteaux ont été distribués samedi dernier, j’ai été scandalisé de découvrir que les vêtements ont été fabriqués dans des pays connus pour le travail des enfants… Vous trouverez ci-dessous mon communiqué, cosigné par Brice Loe-Mie, élu d’opposition comme moi au Conseil municipal.

C’est la lubie de Joëlle Ceccaldi-Raynaud en ce début de printemps : les élèves de trois écoles de la ville (Parmentier, Bergères, Défense 2000) ont obligation de porter un uniforme. Au-delà des effets des uniformes sur le développement des enfants, jugés néfastes selon les spécialistes, le choix des vêtements par la mairie de Puteaux pose un grave problème.  

En effet, chaque élève d’élémentaire (CP à CM2) s’est vu attribuer trois polos et deux sweat-shirts fabriqués au… Bangladesh, ainsi qu’un gilet fabriqué au… Pakistan ! Pour les maternelles, les étiquettes ont opportunément disparu des blouses. La mairie de Puteaux en est très fière : elle se targue d’avoir opté pour une tenue ne dépassant pas les 200€ par enfant fixé comme limite par le gouvernement. Mais à quels prix humain et écologique ?

Ces deux pays sont régulièrement étrillés pour le travail des enfants, en dépit des conventions internationales qu’ils ont signées : certains enfants des bidonvilles commencent ainsi à travailler dans les usines textiles à partir de 6 ans, et faire des semaines de 64h pour aider leurs familles à survivre. 

Le bilan humain de ces uniformes est donc catastrophique. Il en est de même pour le bilan écologique, alors que l’impact environnemental devait être l’un des critères de choix du prestataire retenu ; mais la mairie de Puteaux ne connaît pas le principe d’externalité négative.

En tant que pères de famille et en tant qu’élus à Puteaux, nous dénonçons vigoureusement le marché passé par Joëlle Ceccaldi-Raynaud. En attendant l’arrêt de l’expérimentation réactionnaire de l’uniforme dans les écoles, la mairie doit s’engager à commander des vêtements durables dont le processus de fabrication soutenable respecte les droits de l’Homme comme l’environnement.

Francis POEZEVARA (Génération·s) et Brice LOE-MIE (Les écologistes)
Conseillers municipaux d’opposition à Puteaux

[VIDEO] Pourquoi les gens n’aiment pas l’Europe – et comment changer ça ?

Après un an d’interruption, je reprends les vidéos de ma chaîne YouTube, Hémipléjik ! Pour le premier épisode de la saison 3, je m’intéresse moins à la Gauche qu’à l’Europe, et au fait que seul·es 35% des Français·es ont confiance en l’Union Européenne.

Pourquoi ? Et comment faire pour améliorer la situation ? La réponse en vidéo !

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