Francis Poézévara

Conseiller municipal à Puteaux

Étiquette : Démission

J’ai décidé de me mettre en retrait du Parti Socialiste

Depuis 2008, je milite au Parti Socialiste, dans la section de Puteaux et la fédération des Hauts-de-Seine. Tout d’abord comme simple militant, puis comme secrétaire de section, puis membre des instances départementales (conseil fédéral, bureau fédéral, délégué fédéral). En neuf ans, j’ai participé et organisé 12 campagnes électorales dans notre ville, ayant abouti à des victoires (régionales 2010, présidentielle 2012), à des défaites cinglantes (municipales 2014, législatives 2017) et d’autres plus encourageantes (municipales 2015). Depuis 2014, mon élection comme conseiller municipal représente un engagement personnel supplémentaire.

Carte Parti Socialiste

Année après année, donner de son temps et de son énergie pour militer, bénévolement, pour le bien commun demande beaucoup de sacrifices. Qu’il s’agisse de temps familial sacrifié pour des réunions de travail, de jours de congés sans solde posés pour mener des actions sur le terrain, de dépenses effectuées dans le cadre des actions menées, militer avec un fort niveau d’engagement est à des années-lumières de l’image d’Épinal de l’homme politique vivant paresseusement sur le dos de l’Etat !

Ces sacrifices, comme l’ensemble des élus et militants bénévoles de France, j’en ai conscience, et je les accepte. Mais je ne peux les assumer que pour défendre les idées et les valeurs que je porte au cœur. Ces idées de justice sociale, de défense des droits de chacun et de l’intérêt de tous, en trois mots de liberté, d’égalité et de fraternité.

Depuis plusieurs mois, voire plusieurs années, le Parti Socialiste ne me semble plus être le logiciel le plus adapté pour défendre mes idées, et pour leur permettre d’être appliquées. La victoire de Benoît Hamon lors de la primaire de janvier dernier m’avait fait espérer un rebond, une prise de conscience collective et la défense, enfin, d’un projet porteur d’une vision d’avenir, pour une nouvelle société. Hélas, l’espoir fut de courte durée !

L’élection présidentielle puis les élections législatives nous ont montré que seule l’union des forces de Gauche permettrait d’imposer un véritable progressisme face au libéralisme de LREM et aux conservatismes de LR et du FN. Ces élections nous ont également montré que le Parti Socialiste n’était plus à la hauteur de cet enjeu d’union. La constitution de la liste PS à l’élection sénatoriale de septembre 2017 dans les Hauts-de-Seine en est un exemple encore plus flagrant.

En politique plus qu’ailleurs, l’union fait la force. C’était la certitude qui m’animait lorsque j’ai co-construit la liste Le Rassemblement en 2015 avec des personnes de tous horizons, comme Christophe Grébert (alors MoDem), Evelyne Hardy (DVG), Bouchra Sirsalane (MoDem) et Olivier Kalousdian (EELV). Je conserve plus que jamais cette certitude.

C’est pourquoi j’ai décidé, en accord avec mes convictions et mes engagements, de démissionner de mes fonctions locales et fédérales et de me mettre en retrait du Parti Socialiste, tant que celui-ci continuera d’abandonner son rôle de fédérateur et de moteur de la Gauche.

Socialiste je suis, socialiste je reste : loin d’abandonner le combat politique, je travaillerai au contraire dès les jours qui viennent à la construction de cette “maison commune” de la Gauche, en tant que membre du Mouvement du Premier Juillet, mais également au-delà.

Pour finir, d’un point de vue plus personnel car une aventure politique est également une aventure humaine, je tiens à saluer toutes les personnes avec qui j’ai partagé ces nombreux combats au sein du PS, notamment nos anciens élus Putéoliens Stéphane Vazia, Nadine Jeanne, Eric Chaurial, l’ensemble des militants de la section de Puteaux depuis 2009, nos voisins Marie Brannens, Cécile Boucherie, Xavier Iacovelli et plus généralement tous les militants de Neuilly / Courbevoie / Suresnes, ainsi que toutes celles et ceux avec qui j’ai travaillé au niveau départemental.

A très bientôt,
Francis Poézévara

Puteaux : Joëlle Ceccaldi doit se mettre en retrait de la Mairie

Les révélations successives de Mediapart depuis une semaine mettent très clairement en cause Joëlle Ceccaldi-Raynaud, la maire de Puteaux. Se pose à présent la question des conséquences de ces révélations. Elles doivent être de deux ordres : judiciaires et politiques.

Puteaux Mediapart

Avant toute chose, il est bon de rappeler que chaque justiciable a droit à la présomption d’innocence. Ce principe ne souffre aucune exception. Aussi difficile que cela puisse paraître aux yeux des témoins qui assistent, depuis des années, à des révélations toujours plus incroyables sur la famille Ceccaldi-Raynaud, il nous faut attendre la décision de justice pour pouvoir indiquer si, oui ou non, la maire de Puteaux, son père, et son fils, Vincent Franchi, sont coupables. Et donc si, oui ou non, ils doivent démissionner de tous leurs mandats.

Nous avons donc besoin d’une décision de justice. Ceci implique que le dossier judiciaire aboutisse ! Il est donc urgent que l’investigation continue, et que le procès, s’il s’en trouve justifié, ait lieu. Par ailleurs, au vu des accusations précises et documentées de Mediapart, une enquête pour contrôler qu’il n’y a pas eu fraude fiscale est absolument nécessaire. J’ai d’ailleurs écrit en ce sens à M. Sapin, Ministre des Finances et des Comptes publics. Quelle que soit la conclusion de cette enquête, nous ne pouvons plus nous permettre de rester dans le flou artistique qui accompagne ce dossier depuis des années.

Joëlle Ceccaldi-Raynaud

De fait, tant que les suspicions persistent, tant que les accusations demeurent, Puteaux et ses habitants trinquent. Deux de ses plus hauts responsables, sa maire et le maire-adjoint ayant le plus de délégations, ne sont plus en mesure d’assurer la gestion de la ville dans des conditions sereines. Sur la défensive, leur énergie est uniquement dédiée à éteindre le feu provoqué par leurs manœuvres douteuses.

Dès lors, une conséquence politique s’impose : Mme Ceccaldi-Raynaud doit se mettre temporairement en retrait de sa fonction de maire. Comme son père avait pu le faire lorsque la maladie l’empêchait d’assumer son poste, elle doit céder sa place à un conseiller municipal compétent et disponible. Quitte à récupérer sa fonction dans l’hypothèse où la justice la dédouanerait.

De même, M. Franchi doit rendre ses délégations, qui doivent être reprises par les autres maires-adjoints de la ville. Sa mère et lui doivent redevenir simples conseillers municipaux le temps de l’instruction.

Soyons clairs : ils n’ont aucune obligation légale de le faire. Néanmoins, j’estime qu’ils en ont l’obligation morale. Nous, élus, avons un devoir d’exemplarité. Les suspicions, lorsqu’elles sont aussi détaillées et documentées que celles soulevées par Mediapart, portent atteinte à cette exemplarité. Elles entretiennent la défiance des citoyens envers les institutions.

Pour ces raisons, Mme Ceccaldi-Raynaud doit rendre son fauteuil de Maire.

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