Francis Poézévara

Conseiller municipal à Puteaux

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La politique culturelle à Puteaux

Lors du Conseil municipal du 4 avril 2019 à Puteaux, la municipalité nous a présenté le bilan de sa politique culturelle. Un exercice demandé par la Cour Régionale des Comptes, sur lequel je suis intervenu. Voici la vidéo et la retranscription de mon intervention.

En préambule, et comme nous allons discuter de l’agenda 21 dans quelques minutes, je souhaite revenir sur le format du bilan que vous nous fournissez ici. Je tire mon chapeau à l’équipe communication qui a conçu le document, parce qu’il n’y a presque pas de contenu et pourtant ils ont réussi à en faire sur 32 pages, à force de photos et de gestion des espaces vides. Mais avoir un support comme celui-là, ce n’est pas possible quand on a un souci ne serait-ce que léger du développement durable ! A vrai dire, le papier est d’un tel grammage et tellement laqué qu’au début j’ai cru qu’il s’agissait d’un faire-part. En plus le premier texte était cosigné Vincent Franchi et Michèle Rocchia, je m’attendais à une grande annonce.

Evidemment, point de tout cela. Le bilan débute par une flopée de chiffres vraiment forts et marquants… UN cinéma, UN conservatoire, UN palais de la culture… Vraiment très impressionnant ! Au passage, le lecteur attentif aura remarqué que vous n’êtes pas très à l’aise avec les chiffres, et c’est peut-être là la marque de fabrique de M. Franchi. Il suffit de comparer votre bilan de politique culturelle sur 2018 et le rapport d’activité 2018 dans le secteur culturel. On y retrouve le même genre d’encart, avec des chiffres un peu différents… On passe ainsi de trois salles de spectacles à deux salles de spectacle. Des 9 sites associés au palais de la culture à 10 sites associés, de trois sites muséaux à un site muséal, de 5 842 adhérents aux “pratiques culturelles et de loisirs” (sans que l’on sache vraiment ce que cela recouvre) à 2 864 adhérents à ces mêmes pratiques, ce qui fait presque 3000 adhérents supprimés d’un document à l’autre. De 37 spectacles en diffusion à 29 spectacles en diffusion. A vrai dire, le seul chiffre sur lequel vous semblez vous accorder est sur le nombre de personnes accueillies dans le cadre des manifestations culturelles, à savoir 82000, ce qui s’explique sans doute par le fait qu’il s’agit d’une estimation complètement grossière faite au doigt mouillé et qui n’a pas beaucoup plus de pertinence qu’un comptage du nombre de manifestants sur le Trocadéro par François Fillon. Cela peut vous sembler anecdotique, mais c’est un véritable indicateur de l’importance et du sérieux que vous attribuez à la culture.

Vous nous indiquez « Avec comme ambition d’être accessible à tous, nous avons le devoir de favoriser à tous l’accès aux richesses culturelles de notre ville. » C’est vrai, c’est votre devoir.

Mais aujourd’hui où est la diversité ? Sans doute pas dans la programmation ni dans le public. Prenez les tarifs du théâtre : ils restent élevés pour une scène municipale, et notamment les tarifs réduits, avec des réductions de 4€ environ, ne permettent pas aux gens qui n’en ont pas les moyens de s’initier à l’art du spectacle.
En ce qui concerne les pratiques sportives et aux loisirs, il n’y a tout simplement pas de tarif réduit applicable aux personnes en difficulté. Sans parler de la politique tarifaire discriminatoire du Conservatoire, “l’accès à tous” devient “l’accès aux Putéoliens uniquement”, et la “richesse culturelle” “richesse” tout court.
Quant à la programmation culturelle, c’est véritablement l’un des plus gros gâchis à Puteaux. Vous avez du personnel qui est qualifié, compétent, qui pourrait apporter une véritable vision culturelle à la programmation de la ville. Mais en imposant, activement ou passivement, vos goûts personnels au choix des spectacles programmés, vous étriquez l’offre culturelle.

Vous dites également « La ville encourage également les pratiques amateurs ».
Nous en avions déjà discuté le mois dernier, mais il n’y a absolument aucune politique d’encouragement des groupes et compagnies locaux. Aucun prêt de salle récurrent en dehors des élèves du Conservatoire, et même l’accès aux salles pour ces élèves reste compliqué. Comme vous l’indiquez dans le rapport, vous ne permettez en fait que d’intervenir en milieu scolaire. C’est bien, il faut le faire, mais favoriser la création va bien au-delà de ça ! Vous me permettrez de relever une coquille qui me semble être un lapsus assez révélateur de votre engagement, puisque vous annoncez “participer au développement de la création contemporaire”… Vous êtes simplement dans la juxtaposition de slogans, qui parfois même ne veulent rien dire (“La culture au coeur de la création” !!?), sans aucune volonté politique derrière.

Un mot sur le Théâtre de Puteaux, dont vous vantez la réhabilitation. Depuis son inauguration en novembre 2018, il vient de se dérouler une saison entière sans signalisation au théâtre de Puteaux. Pas d’indications de placement, d’orchestre, de balcon, de côté pair ou impair. Une grande partie du public attend à la mauvaise porte, ce qui demande une redirection après coup, fait perdre beaucoup de temps, et les spectacles commencent en retard de manière systématique. On regrettera aussi que l’ascenseur ne permettent pas d’atteindre le balcon, il y a à chaque spectacle des personnes âgées, non PMR mais se déplaçant difficilement, qui doivent monter des escaliers et dont le changement de place n’est pas possible.

En conclusion, comme toujours, vous devriez sans doute en faire moins en matière de communication, et laisser plus d’autonomie à vos personnels compétents. Cela permettrait à Puteaux d’avoir une véritable offre culturelle de qualité.

[Vidéo] Le budget participatif

En 2018, Puteaux organise son premier budget participatif. Il s’agit d’une somme, ici 150 000€, réservée pour mener des projets proposés par les habitants.

Les idées ont été déposées au mois de juin, puis la Mairie les a étudiées cet été. Elle en a sélectionné vingt, pour lesquelles les Putéoliens ont voté en septembre. Les résultats de ce vote seront publiés d’ici à la fin de l’année et présentés en Conseil municipal, probablement à la mi-décembre.

Dans la vidéo ci-dessous, issue de mon blog vidéo Francis décode, je dissèque ce budget participatif afin de déterminer s’il s’agit d’une véritable volonté de démocratie participative ou d’un effet d’affichage pré-électoral.

J’ai décidé de me mettre en retrait du Parti Socialiste

Depuis 2008, je milite au Parti Socialiste, dans la section de Puteaux et la fédération des Hauts-de-Seine. Tout d’abord comme simple militant, puis comme secrétaire de section, puis membre des instances départementales (conseil fédéral, bureau fédéral, délégué fédéral). En neuf ans, j’ai participé et organisé 12 campagnes électorales dans notre ville, ayant abouti à des victoires (régionales 2010, présidentielle 2012), à des défaites cinglantes (municipales 2014, législatives 2017) et d’autres plus encourageantes (municipales 2015). Depuis 2014, mon élection comme conseiller municipal représente un engagement personnel supplémentaire.

Carte Parti Socialiste

Année après année, donner de son temps et de son énergie pour militer, bénévolement, pour le bien commun demande beaucoup de sacrifices. Qu’il s’agisse de temps familial sacrifié pour des réunions de travail, de jours de congés sans solde posés pour mener des actions sur le terrain, de dépenses effectuées dans le cadre des actions menées, militer avec un fort niveau d’engagement est à des années-lumières de l’image d’Épinal de l’homme politique vivant paresseusement sur le dos de l’Etat !

Ces sacrifices, comme l’ensemble des élus et militants bénévoles de France, j’en ai conscience, et je les accepte. Mais je ne peux les assumer que pour défendre les idées et les valeurs que je porte au cœur. Ces idées de justice sociale, de défense des droits de chacun et de l’intérêt de tous, en trois mots de liberté, d’égalité et de fraternité.

Depuis plusieurs mois, voire plusieurs années, le Parti Socialiste ne me semble plus être le logiciel le plus adapté pour défendre mes idées, et pour leur permettre d’être appliquées. La victoire de Benoît Hamon lors de la primaire de janvier dernier m’avait fait espérer un rebond, une prise de conscience collective et la défense, enfin, d’un projet porteur d’une vision d’avenir, pour une nouvelle société. Hélas, l’espoir fut de courte durée !

L’élection présidentielle puis les élections législatives nous ont montré que seule l’union des forces de Gauche permettrait d’imposer un véritable progressisme face au libéralisme de LREM et aux conservatismes de LR et du FN. Ces élections nous ont également montré que le Parti Socialiste n’était plus à la hauteur de cet enjeu d’union. La constitution de la liste PS à l’élection sénatoriale de septembre 2017 dans les Hauts-de-Seine en est un exemple encore plus flagrant.

En politique plus qu’ailleurs, l’union fait la force. C’était la certitude qui m’animait lorsque j’ai co-construit la liste Le Rassemblement en 2015 avec des personnes de tous horizons, comme Christophe Grébert (alors MoDem), Evelyne Hardy (DVG), Bouchra Sirsalane (MoDem) et Olivier Kalousdian (EELV). Je conserve plus que jamais cette certitude.

C’est pourquoi j’ai décidé, en accord avec mes convictions et mes engagements, de démissionner de mes fonctions locales et fédérales et de me mettre en retrait du Parti Socialiste, tant que celui-ci continuera d’abandonner son rôle de fédérateur et de moteur de la Gauche.

Socialiste je suis, socialiste je reste : loin d’abandonner le combat politique, je travaillerai au contraire dès les jours qui viennent à la construction de cette “maison commune” de la Gauche, en tant que membre du Mouvement du Premier Juillet, mais également au-delà.

Pour finir, d’un point de vue plus personnel car une aventure politique est également une aventure humaine, je tiens à saluer toutes les personnes avec qui j’ai partagé ces nombreux combats au sein du PS, notamment nos anciens élus Putéoliens Stéphane Vazia, Nadine Jeanne, Eric Chaurial, l’ensemble des militants de la section de Puteaux depuis 2009, nos voisins Marie Brannens, Cécile Boucherie, Xavier Iacovelli et plus généralement tous les militants de Neuilly / Courbevoie / Suresnes, ainsi que toutes celles et ceux avec qui j’ai travaillé au niveau départemental.

A très bientôt,
Francis Poézévara

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