Francis Poézévara

Conseiller municipal à Puteaux

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Droits de l’opposition bafoués à Puteaux : j’alerte le préfet

C’est désormais de notoriété nationale : la démocratie de manière générale et les droits de l’opposition en particulier sont régulièrement maltraités à Puteaux. L’an dernier, nous obtenions ainsi la condamnation de la mairie par le Tribunal administratif.

Depuis la situation n’a que peu progressé. Si nous pouvons désormais filmer le Conseil municipal depuis nos bureaux, et écrire une tribune sur une page entière en l’agrémentant de photos, de nombreux points restent à améliorer.

Le premier d’entre eux concerne la tribune de l’opposition dans le magazine de la ville “Puteaux Infos”. Nous sommes en effet obligés de l’écrire presque un mois à l’avance, contrairement à la majorité qui l’écrit à la dernière minute. Concrètement, cela nous empêche de traiter les sujets d’actualité, et cela permet aux élus Les Républicains de répondre à notre tribune dans le même numéro, sans que nous puissions nous défendre. Parce, bien entendu, la tribune que nous envoyons à la rédaction du magazine est aussitôt transmise au groupe LR au Conseil municipal.

Tribune de l'opposition de juin 2016

Tribune de l’opposition de juin 2016

A ce sujet, j’ai alerté le Préfet des Hauts-de-Seine pour qu’il rappelle une nouvelle fois les règles républicaines à Mme Ceccaldi-Raynaud. Celle-ci l’indiquait fin 2015 en Conseil municipal : elle ne bougera pas tant que la préfecture ou un tribunal ne l’y obligera pas. Dont acte.

Extraits de ma lettre à M. le Préfet :

L’application faite aujourd’hui encore du cadre de rédaction des tribunes contrevient directement au principe d’égalité de traitement des groupes municipaux. En effet, en plus des tribunes des groupes d’opposition, une tribune des élus de la majorité est rédigée dans chaque Puteaux Infos, sans respecter les règles de dates de dépôt des textes imposées à l’opposition (au plus tard le dix du mois précédent). Cette tribune, dont la présence est contestable au moins pour cette raison, vient au demeurant s’ajouter au contenu de la centaine de pages de chacune des éditions du bulletin mensuel, contenu évidemment laudateur de l’action de la majorité municipale, et très critique de tout ce qui s’apparente à l’opposition.

Par ailleurs, la tribune de l’opposition est communiquée au groupe de la majorité avant la publication du Puteaux Infos, lui permettant d’y répondre dans le même numéro.

A Puteaux, cette situation est poussée jusqu’à l’extrême, puisque le journal Puteaux Infos est régulièrement utilisé pour faire passer les messages politiques partiaux de la majorité, même hors de la sphère municipale.

Dernier exemple en date : le numéro de juin 2016 est utilisé pour faire un bilan de mandat tout à fait orienté et approximatif, introduit par la phrase suivante : « Un an après les élections municipales ayant conduit Joëlle Ceccaldi-Raynaud et la liste Union pour Puteaux à une large 4e victoire avec 60,77% des suffrages, le constat est là. La quasi-totalité des engagements de campagne ont [sic] été réalisés ou sont en cours. ». De même, le journal municipal vante les « résultats » supposés de la majorité Les Républicains au Conseil Régional, et ne manque pas une occasion d’attaquer l’action du gouvernement de gauche.

Aussi, je souhaite vous demander d’intervenir auprès de la maire de Puteaux, Madame Joëlle Ceccaldi-Raynaud, afin de lui rappeler l’obligation d’égalité de traitement entre les groupes politiques au Conseil municipal, et de l’enjoindre à en modifier le Règlement Intérieur ou, à tout le moins, à le faire respecter par l’ensemble des groupes, y compris majoritaire.

De la poléthique, et vite !

La Mairie de PuteauxL’expression est à la mode. “Le niveau zéro de la politique”. Je ne sais pas qui l’a lâchée en premier lieu, mais tout le monde, d’un côté comme de l’autre de l’échiquier politique, la reprend et rereprend à son compte. Alors pour ne pas faire d’exception, je vais moi aussi parler de ce fameux “niveau zéro de la politique”.

Il faut dire qu’à Puteaux, nous sommes bien placés pour en parler ; nous le vivons tous les jours. Derniers exemples en date : les censures répétées des tribunes de l’opposition dans Puteaux Infos, et les coups dans le dos des partis d’opposition. Pour ces derniers, on peut évidemment prendre l’exemple de la difficulté pour un parti de gauche à réserver une salle quand il en a besoin, mais également celui de l’expulsion des élus PS de la Maison des Associations.

Pour redonner le contexte : depuis 2003, le Parti Socialiste a à sa disposition un local à la Maison des Associations, qui sert de salle de travail aux élus, permettant notamment de stocker les nombreux documents des anciens Conseils Municipaux, mais qui leur permet également d’accueillir les Putéoliens tous les premiers samedis du mois. Ce local leur avait été attribué par Ceccaldi père.

Et voilà que, au mois de mai, la Mairie décide subitement d’expulser les élus PS de ce local. Pourquoi ? Deux raisons à cela :

  1. la campagne électorale de l’an prochain pour les élections cantonales commence. Il faut donc que Joëlle Ceccaldi-Raynaud aide son fils, pour qui on sait que la bataille sera dure, grâce à toutes les basses manœuvres possibles.
  2. Un autre groupe de l’opposition a demandé à avoir un local également. Plutôt que leur en prêter un, la Mairie préfère renvoyer tout le monde à la rue.

C’est là qu’intervient la “poléthique”. Certes, la loi n’oblige les Mairies qu’à avoir un local commun à tous les groupes de l’opposition, sans possibilité de permanence. Donc la Mairie de Puteaux a décidé de mettre à disposition des chefs de groupe de l’opposition un local commun à la Mairie.

Mais ce local est absolument inutilisable pour les conseillers municipaux de l’opposition ! D’abord, il n’est ouvert qu’aux horaires de Mairie. Sachant que nos conseillers d’opposition ont un boulot – ils participent à la politique municipale bénévolement, contrairement aux adjoints municipaux – il leur est dans les faits impossible de profiter de ce local ! De plus, ce local est partagé, et ne possède rien qui garantisse la confidentialité des dossiers traités. Sachant que l’opposition comprend aussi bien des élus PS que des représentants de droite, et que la majorité municipale peut accéder à cette pièce, c’est inacceptable !

Et enfin, il est interdit d’y tenir une permanence. C’est peut-être le point le plus choquant. Les élus de l’opposition représentent les Putéoliens, au même titre que les élus de la majorité. La manœuvre politique consistant à les couper des habitants est abjecte !

Voilà pourquoi nous réclamons un peu plus de poléthique à Puteaux. La démocratie, ce n’est pas uniquement suivre le minimum syndical imposé par la loi. C’est aussi mettre en place des moyens de mieux vivre ensemble. Et c’est aussi arrêter de penser à son intérêt particulier (ou à l’intérêt de son fils !) pour commencer à penser intérêt commun.

On en est encore loin !

P.S. : Pour son repas annuel, la section du Parti Communiste de Puteaux a demandé la location d’une salle à la Mairie. Ils n’ont eu aucune réponse, malgré de nombreuses relances. Ca fait deux ans que ça dure. De notre côté, nous avons demandé à plusieurs reprises la location d’une salle pour notre dîner exceptionnel de juin 2010. La demande s’est malencontreusement perdue une fois, puis deux fois, puis trois fois. Vous avez dit bizarre ?

Tribunes de Puteaux Infos : la blague mensuelle

N’ayant pas reçu le Puteaux Infos ce mois-ci (mais que fait la police ?), j’étais passé à côté du comportement scandaleux de l’UMP sur la page “Tribunes”.

C’est une habitude : les Tribunes de l’opposition énervent du côté de la majorité municipale. Ce mois-ci, c’est particulièrement flagrant ! Qu’on soit de Droite ou de Gauche, personne ne peut approuver de telles dérives. Il serait temps que les choses changent à Puteaux !

Sur le fond, tout d’abord… L’UMP rappelle, dans ce qui frise l’onanisme intellectuel, que, selon le règlement du Conseil Municipal, “les textes doivent parvenir au service de la Communication au plus tard le 10 de chaque mois avant la parution du bulletin“. Bien. Et pourtant, la tribune UMP, comme tous les mois, est écrite bien après cette date limite !

J’en veux pour preuve le contenu de leur tribune. Avec Stéphane Vazia, nous avons envoyé notre tribune le 10 un peu avant minuit. Et pourtant, la tribune UMP y répond, allant même jusqu’à la citer ! Ils n’ont vraiment plus honte de rien.

Bon cela dit, ils répondent à notre tribune certes, mais comme ils ne la comprennent pas, ça donne un résultat un peu cocasse. “Il paraît que baisser une taxe, c’est méprisant”, disent-ils. Messieurs dames de l’UMP, j’explicite ce que nous écrivions, dans l’espoir que le lumière se fasse dans vos esprits : ce qui est méprisant, c’est de ne baisser que de 40 000€ une taxe qui en coûte plus de 4 millions aux Putéoliens, dont la moitié de bénéfice pur !

Ah oui, autre fait amusant sur cette date limite : l’UMP locale se permet de ne pas publier une tribune “hors délai”, alors qu’elle a le temps de marquer “Tribune envoyée hors délai, non publiée” dans le Puteaux Infos… Etait-ce beaucoup plus dur de mettre le vrai texte à la place de cette phrase ?

Concernant la forme, c’est peut-être là qu’on touche le plus le fin fond du grotesque. Comment rendre les tribunes de l’opposition illisibles ?

D’une part, réserver la moitié de la page des tribunes à la majorité, qui, pourtant, selon la loi, n’a pas à avoir de tribunes dans le journal municipal. Jugez plutôt : en mettant un “0%” sur la moitié de leur emplacement, leur texte reste toujours plus lisible que ceux de l’opposition. Minable.

D’autre part, si une tribune de l’opposition ennuie, la mettre dans un petit coin, quitte à republier à l’infini de vieilles tribunes. Dans le Puteaux Infos de ce mois-ci, alors que nous ne sommes que deux groupes à avoir envoyé une tribune, celles-ci se retrouvent illisibles parce que, tenez-vous bien, il manquait une ligne à celle du mois dernier, donc elle est republiée en entier. Minable !

Enfin, le plus amusant étant sans doute leur manière de faire signer aux élus de l’opposition le texte “Tribune non parvenue”, ou “Tribune parvenue hors délai, non publiée”.

Quelle honte, mais quelle honte !

Qui virera cette équipe municipale qui bafoue les règles démocratiques de base, et qui jette l’opprobre sur notre ville qui devrait pourtant, grâce à sa situation privilégiée, être un modèle pour ses voisines ?

Ce qui est étonnant, c’est que personne, à l’UMP, ne vire ces petits comiques… Ca viendra peut-être !

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