Francis Poézévara

Conseiller municipal à Puteaux

Étiquette : Christophe Grébert

Et si, en 2012, le PS gagnait à Puteaux ?

Puteaux, ses fontaines, ses parcs entourés de grille, sa famille régnante, ses résultats soviétiques aux élections locales… L’image est bien connue, depuis des années. L’emprise des Ceccaldi sur la ville est telle que, pendant longtemps, Puteaux a vécu dans l’ignorance des seconds tours. Mais, depuis quelques scrutins, la tendance évolue lentement.

Jusqu’à ces élections législatives 2012. En mai, pour les présidentielles, on notait un joli score de François Hollande sur Puteaux, qui gagnait plus de mille voix quand Nicolas Sarkozy reculait d’autant. Ceci laissait présager un bon résultat aux législatives, là où le Parti Socialiste n’avait pas fait plus de 12% lors des derniers scrutins. Les divisions de la droite laissait même espérer une présence au second tour, ce qui, en soit, était déjà historique. Et effectivement, Marie Brannens, la candidate PS, a réalisé plus de 21% des voix, soit presque deux fois plus qu’en 2007 !

Le résultat, au niveau de la circonscription, est exceptionnel. Au niveau de Puteaux, il l’est plus encore :

Résultats Législatives Puteaux 2012

Pour la première fois depuis le début du règne Ceccaldiste il y a plus de cinquant ans, le Parti Socialiste, et l’opposition, a l’occasion de remporter une élection sur la ville ! En effet, au premier tour des élections législatives, c’est bien le Parti Socialiste qui arrive en tête, avec 32,5%. Le candidat soutenu par la maire de Puteaux ne réalise que moins de 25%, plus de sept points derrière. Quel message envoyé à la municipalité ! Les Putéoliens en ont assez, et le font savoir clairement dans les urnes. Pourtant favori, le sarkozyste Jean-Christophe Fromantin fait, lui, 18%. Inimaginable il y a une semaine encore.

Au second tour aura donc lieu une triangulaire, aux forts accents municipaux. Les trois candidats en lice ont en effet pour suppléant un représentant de chacune des trois grandes listes des municipales 2008 : Jean-Christophe Fromantin avec Sylvie Cancelloni (fidèle alliée de Christophe Grébert), Bernard Lépidi avec la très Ceccaldiste Marie Fédon-Trestournel, et Marie Brannens avec la tête de liste PS Stéphane Vazia. Et cette année, les lignes peuvent – enfin – bouger.

Dimanche 17 juin, positionnons Marie Brannens en tête à Puteaux ! Donnons la victoire au Parti Socialiste sur notre ville !

Puteaux : le Conseil Municipal vu de la tribune

Joëlle Ceccaldi-Raynaud au Conseil Municipal de Puteaux

Joëlle Ceccaldi-Raynaud au Conseil Municipal de Puteaux

J’ai assisté hier pour la première fois au Conseil Municipal de Puteaux. Même si j’avais eu des échos de l’ambiance dans la salle et dans la tribune, j’ai été impressionné ! Petit retour sur une soirée haute en couleur.

L’intervention de Roland Castro

Je suis arrivé à la Mairie de Puteaux vers 19h50, soit 20 minutes après le début du Conseil. J’ai raté l’intervention de Frédéric Chevalier, ex-colistier de Puteaux Ensemble qui a rejoint sans surprise la majorité de Joëlle Ceccaldi-Raynaud. Vous en retrouverez tous les détails sur le blog de Régis Sada. En revanche, j’ai pu assister à l’intervention de Roland Castro, qui a défendu son projet de boulevard circulaire remis à niveau du sol. Peut-être est-ce parce que je n’ai pas l’ensemble des éléments du projet, mais les explications de l’architecte m’ont parue relativement floue. Je ne vois pas encore comment le nouveau boulevard participera à l’amélioration des déplacements piétons de Puteaux Centre à la Défense, ni comment il améliorera le cadre de vie des résidents. Il faudra sans doute attendre des éléments plus précis (comme la concertation des Putéoliens – qui n’en porte que le nom – qui aura lieu d’ici cet été).

Dans la tribune publique, environ 25 personnes assistaient aux débats. A vue d’oeil, il y avait environ 70% de femmes, et les âges allaient de 20 à 70 ans. Pour la première partie de la soirée (les débats avec Roland Castro), l’assemblée était à peu près calme (même si on entendait certain(e)s grommeler de temps à autres).

Roland Castro

Roland Castro

Le retour à l’ordre du jour, et le réveil de la tribune

Tout cela a bien changé à partir du moment où M. Castro a quitté la salle, et que le Conseil a repris son cours normal.

Et ce dès la question trois, qui concernait le “Procès verbal de la séance du Conseil Municipal en date du 27 Mars 2009”. Alors que la parole est donnée à l’élu Modem Christophe Grébert, cinq ou six personnes commencent à grogner. Le centriste demande que soit publié un procès verbal plus détaillé, retraçant les différents débats, et ne se contentant pas de relever les décisions, sans explication des votes. Cette demande m’a semblée légitime, mais n’a apparemment pas plu à certains autres spectateurs qui, sans écouter l’intervention, se sont mis à s’esclaffer, et à lancer des mots – sans doute très intéressants et très profonds – qui étaient malheureusement inintelligibles. J’ai trouvé cela assez amusant – au début. Parce que les choses se sont gâtées ensuite.

La vidéo “protection”

La question 5 concernait l’appel d’offre pour la maintenance du système de vidéo surveillance de la ville (démagogiquement appelé “vidéo protection”). Nous avons assisté à deux interventions assistantes. Le premier à s’exprimer était à nouveau l’élu Modem C. Grébert. Ce qui est dommage, c’est qu’il a soulevé certains points qui étaient importants, comme le coût des installations ou le fait que Puteaux ait proportionnellement 8 fois plus de caméras qu’une ville ultra-sécuritaire comme Nice, mais qu’il a aussi tenus des propos blessants à l’égard des personnes chargées de contrôler les écrans, qui ne seraient “devant leurs écrans qu’une heure sur trois”. Il ne faut pas se tromper d’adversaire, et combattre ceux qui mettent le système en place plutôt que ceux qui reçoivent comme mission de s’en servir.

Stéphane Vazia, élu PS au Conseil Municipal

Stéphane Vazia, élu PS au Conseil Municipal

L’intervention de l’élu PS Stéphane Vazia a permis de remettre la vidéo surveillance dans son contexte, en rappelant que toutes les études sur le sujet montrent que les caméras ne participent aucunement à la baisse de la délinquance. Vous retrouverez bientôt son intervention sur VivreEnsembleAPuteaux.com.

La réponse de la Maire a été risible. Elle a commencé par stygmatiser “les jeunes”, parce que ce sont eux que les caméras traquent. “Cela permet de voir les jeunes qui se droguent”, “parce que ce sont les jeunes qui se droguent“, a-t-elle déclaré. Le genre de déclaration à vous donner la nausée. Puis de s’en prendre aux habitants de Nanterre. Pourquoi la droite cherche-t-elle toujours à monter les gens les uns contre les autres ?

L’Agenda 21

C’est lors des questions concernant l’Agenda 21 que mes voisins se sont vraiment réveillés. Et pour dire quoi ? Dès que l’un ou l’autre a abordé la question de la “prairie des papillons”, MM. Grébert et Vazia s’en sont pris pour le grade. “Ca les chenilles, il en a chez lui parce qu’il ne lave pas”. “Il en a déjà sur lui des chenilles et des papillons, ça devrait lui suffire !”. D’une part, cela n’a strictement aucun sens. Je ne vois pas en quoi les chenilles ou les papillons seraient un signe de “saleté”, comme semblait le sous-entendre mon brillantissime voisin. Et cela permet de voir un peu le niveau des attaques qui ont fusé.  Que voulez-vous faire, que voulez-vous dire à des personnes comme cela ? Et encore, ce n’était pas le clou final.

Agenda 21, le logo

Agenda 21, le logo

Cette question de l’Agenda 21 a permis aux élus socialistes de mettre en évidence le manque de professionnalisme de la Mairie. Alors que la Mairie se vante de mettre en place une démarche d'”amélioration continue”, M. Vazia demande quels sont les indicateurs permettant d’encadrer cette démarche. Aucun. Aucun chiffrage non plus des actions à mener. C’est bien beau d’employer des mots à la mode, encore faut-il connaître les principes qu’il y a derrière. Comment peut-on espérer mettre en place un cycle d’amélioration continue si on ne sait pas où on en est, et où on va ? Sans compter le retard accumulé par la Mairie, alors que d’autres villes en sont déjà à leur deuxième programme d’Agenda 21.

La fin du Conseil

Le Conseil s’est continué dans le même esprit. Dès que la parole était donnée à l’un des membres de l’opposition, des cris/exclamations s’élevaient à côté de nous. Autre point relativement pénible, certaines personnes étaient apparemment présentes par obligation plus que par choix. Elles ont ainsi passé tout le conseil à rigoler, discuter du dernier album d’Untel, ou à faire des signes de la main aux différents adjoints au Maire. Il faudra leur dire que leur présence n’est pas obligatoire, et qu’elles seraient beaucoup mieux chez elles autour d’un verre pour papoter. A moins que l’on ne les incite très fortement à venir ?

Je pourrais encore en dire beaucoup sur ce conseil. Mais je conclurai sur une pensée très profonde livrée par l’une des supportrices de la Mairie en fin de Conseil. Pour rappeler le contexte : Sylvie Cancelloni venait de faire une intervention (pas forcément très pertinente, mais ce n’est pas le sujet) sur l’attribution d’une subvention à “Musicarte”, au cours de laquelle sa langue avait légèrement fourché : elle avait dit “depuis novembre 2009” à la place de “depuis novembre 2008”. Que n’a-t-elle pas dit ! Enfin un élément du débat que les supporters ceccaldistes comprennent ! Alors que l’un gueule littéralement “2008 !” (à plusieurs reprises, jusqu’à la levée du Conseil, sans être le moins du monde inquiété par les policiers municipaux qui sont pourtant là pour ça), l’autre déclare, solennelle :

“Ils sont dans l’opposition, donc c’est normal qu’ils cherchent la petite bête. Mais elle est inintelligente : elle a dit “depuis novembre 2009″ alors qu’on est en mars 2009 !”.

Merci, merci pour ce moment d’intense rigolade !

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