Francis Poézévara

Conseiller municipal à Puteaux

Étiquette : Culture

Conseil municipal du 17 décembre 2020 : carte scolaire et soutien à la culture

Ce matin, jeudi 17 décembre, s’est donc déroulé le dernier conseil municipal de l’année 2020. Pas moins de 44 points à l’ordre du jour, représentant plus de 660 pages de documents à analyser en cinq jours… Résultat de la volonté de Joëlle Ceccaldi-Raynaud de restreindre le nombre de conseils municipaux au minimum légal (un par trimestre).

Beaucoup de sujets au programme donc, parmi lesquels je retiens notamment la modification de la carte scolaire de Puteaux pour la rentrée 2020. Retrouvez mon intervention en séance sur le sujet :

D’autres sujets ont été abordés, notamment concernant les crèches en délégation de service public, la fusion des offices HLM de Puteaux, Courbevoie et Levallois, ou encore des décisions budgétaires modificatives.

J’ai également présenté deux voeux, rejetés l’un comme l’autre par la Mairie. Dans le premier, j’appelais Mme Ceccaldi-Raynaud à apporter son soutien au secteur culturel en général, et au conservatoire en particulier. Voir la vidéo ci-dessous :

Mon second voeu appelait la Maire de Puteaux à la vigilance face au financement de la future mosquée de Puteaux par le royaume du Maroc, à l’heure où les ingérences étatiques étrangères sont pointées du doigt.

J’avais également transmis cinq questions sur des problématiques importantes, notamment le futur square rue Colin ou l’avancement du projet de la FFT sur l’île de Puteaux, mais la Maire de Puteaux a refusé de les prendre en compte, préférant consacrer les 30 minutes de discussion aux questions du groupe Puteaux La Transition.

La politique culturelle à Puteaux

Lors du Conseil municipal du 4 avril 2019 à Puteaux, la municipalité nous a présenté le bilan de sa politique culturelle. Un exercice demandé par la Cour Régionale des Comptes, sur lequel je suis intervenu. Voici la vidéo et la retranscription de mon intervention.

En préambule, et comme nous allons discuter de l’agenda 21 dans quelques minutes, je souhaite revenir sur le format du bilan que vous nous fournissez ici. Je tire mon chapeau à l’équipe communication qui a conçu le document, parce qu’il n’y a presque pas de contenu et pourtant ils ont réussi à en faire sur 32 pages, à force de photos et de gestion des espaces vides. Mais avoir un support comme celui-là, ce n’est pas possible quand on a un souci ne serait-ce que léger du développement durable ! A vrai dire, le papier est d’un tel grammage et tellement laqué qu’au début j’ai cru qu’il s’agissait d’un faire-part. En plus le premier texte était cosigné Vincent Franchi et Michèle Rocchia, je m’attendais à une grande annonce.

Evidemment, point de tout cela. Le bilan débute par une flopée de chiffres vraiment forts et marquants… UN cinéma, UN conservatoire, UN palais de la culture… Vraiment très impressionnant ! Au passage, le lecteur attentif aura remarqué que vous n’êtes pas très à l’aise avec les chiffres, et c’est peut-être là la marque de fabrique de M. Franchi. Il suffit de comparer votre bilan de politique culturelle sur 2018 et le rapport d’activité 2018 dans le secteur culturel. On y retrouve le même genre d’encart, avec des chiffres un peu différents… On passe ainsi de trois salles de spectacles à deux salles de spectacle. Des 9 sites associés au palais de la culture à 10 sites associés, de trois sites muséaux à un site muséal, de 5 842 adhérents aux “pratiques culturelles et de loisirs” (sans que l’on sache vraiment ce que cela recouvre) à 2 864 adhérents à ces mêmes pratiques, ce qui fait presque 3000 adhérents supprimés d’un document à l’autre. De 37 spectacles en diffusion à 29 spectacles en diffusion. A vrai dire, le seul chiffre sur lequel vous semblez vous accorder est sur le nombre de personnes accueillies dans le cadre des manifestations culturelles, à savoir 82000, ce qui s’explique sans doute par le fait qu’il s’agit d’une estimation complètement grossière faite au doigt mouillé et qui n’a pas beaucoup plus de pertinence qu’un comptage du nombre de manifestants sur le Trocadéro par François Fillon. Cela peut vous sembler anecdotique, mais c’est un véritable indicateur de l’importance et du sérieux que vous attribuez à la culture.

Vous nous indiquez « Avec comme ambition d’être accessible à tous, nous avons le devoir de favoriser à tous l’accès aux richesses culturelles de notre ville. » C’est vrai, c’est votre devoir.

Mais aujourd’hui où est la diversité ? Sans doute pas dans la programmation ni dans le public. Prenez les tarifs du théâtre : ils restent élevés pour une scène municipale, et notamment les tarifs réduits, avec des réductions de 4€ environ, ne permettent pas aux gens qui n’en ont pas les moyens de s’initier à l’art du spectacle.
En ce qui concerne les pratiques sportives et aux loisirs, il n’y a tout simplement pas de tarif réduit applicable aux personnes en difficulté. Sans parler de la politique tarifaire discriminatoire du Conservatoire, “l’accès à tous” devient “l’accès aux Putéoliens uniquement”, et la “richesse culturelle” “richesse” tout court.
Quant à la programmation culturelle, c’est véritablement l’un des plus gros gâchis à Puteaux. Vous avez du personnel qui est qualifié, compétent, qui pourrait apporter une véritable vision culturelle à la programmation de la ville. Mais en imposant, activement ou passivement, vos goûts personnels au choix des spectacles programmés, vous étriquez l’offre culturelle.

Vous dites également « La ville encourage également les pratiques amateurs ».
Nous en avions déjà discuté le mois dernier, mais il n’y a absolument aucune politique d’encouragement des groupes et compagnies locaux. Aucun prêt de salle récurrent en dehors des élèves du Conservatoire, et même l’accès aux salles pour ces élèves reste compliqué. Comme vous l’indiquez dans le rapport, vous ne permettez en fait que d’intervenir en milieu scolaire. C’est bien, il faut le faire, mais favoriser la création va bien au-delà de ça ! Vous me permettrez de relever une coquille qui me semble être un lapsus assez révélateur de votre engagement, puisque vous annoncez “participer au développement de la création contemporaire”… Vous êtes simplement dans la juxtaposition de slogans, qui parfois même ne veulent rien dire (“La culture au coeur de la création” !!?), sans aucune volonté politique derrière.

Un mot sur le Théâtre de Puteaux, dont vous vantez la réhabilitation. Depuis son inauguration en novembre 2018, il vient de se dérouler une saison entière sans signalisation au théâtre de Puteaux. Pas d’indications de placement, d’orchestre, de balcon, de côté pair ou impair. Une grande partie du public attend à la mauvaise porte, ce qui demande une redirection après coup, fait perdre beaucoup de temps, et les spectacles commencent en retard de manière systématique. On regrettera aussi que l’ascenseur ne permettent pas d’atteindre le balcon, il y a à chaque spectacle des personnes âgées, non PMR mais se déplaçant difficilement, qui doivent monter des escaliers et dont le changement de place n’est pas possible.

En conclusion, comme toujours, vous devriez sans doute en faire moins en matière de communication, et laisser plus d’autonomie à vos personnels compétents. Cela permettrait à Puteaux d’avoir une véritable offre culturelle de qualité.

Culture : Les projets de J. Ceccaldi pour Puteaux en 2016

Suite de mon intervention sur les priorités 2016 de la Mairie de Puteaux, concernant la culture.

Partie 5 : Culture

Le rapport :

Télécharger (PDF, Inconnu)

Mon intervention :

Verbatim :

Au niveau culturel, je remarque que le chantier le plus ambitieux dont vous nous aviez parlé, à savoir la création d’une résidence d’artiste au Moulin s’est transformée en simple atelier d’artiste. Je ne sais pas si c’est dû à une méconnaissance de ces dispositifs et s’il s’agit pour vous de la même chose, ou d’un retour en arrière et d’un manque d’ambition. Vous nous le direz.

Vous nous parlez de réaménagement du Palais des Médiathèques. Réaménagement, mais je suis sûr que vous avez hésité à mettre « restructuration ». Il est dommage de devoir réaménager un bâtiment si récent ; cela confirme les limites de sa conception initiale.

Le grand absent de votre politique culturelle est évidemment le Conservatoire. C’est logique, puisque vous avez décidé cette année d’en faire votre victime n°1.

Vous nous parlez de 3150 élèves, était-ce avant ou après votre décision – illégale, soit dit en passant – de mettre les non-Putéoliens à la porte en quadruplant leurs tarifs ? En théorie, je devrais le savoir, puisque voilà six mois que je vous demande différents chiffres quant à cet établissement. Mais il semble que vous préfériez être mise en demeure de me les communiquer suite à un recours juridique. D’accord.

Vous allez me dire que vous n’êtes pas totalement responsable du manque d’ambition de la politique culturelle de la ville. C’est vrai, il y a normalement un adjoint à la Culture qui devrait y travailler, et vous ne vous êtes certainement pas facilité la tâche en désignant à ce poste Vincent Franchi. Alors pour participer à l’amélioration de cette politique culturelle, je vous propose de mettre en place quelque chose de très simple. Pourquoi n’ouvririez-vous pas les salles de la ville aux artistes amateurs putéoliens, qu’ils s’agissent de groupes de musique, de compagnies de théâtre ou de danse locaux ? Ca ne nécessiterait pas d’investissement particulier, ça participerait au dynamisme et au rayonnement culturel de la ville, et, cerise sur le gâteau, cela vous permettrait, à Vincent Franchi et à vous-même, de connaître l’ensemble de ces artistes et donc de pouvoir les inviter à une nouvelle fête clientéliste. Que du positif.

La réponse de la Maire

“L’atelier” d’artiste est en fait bien une résidence d’artiste, il s’agit d’une erreur dans le dossier. Mme Ceccaldi a reconnu gêner l’accès au Conservatoire pour les non-Putéoliens, et nous a indiqué être la “seule responsable” (je cite !) du manque d’ambition de la politique culturelle de la ville. Quant à la proposition d’ouvrir les salles de la ville aux artistes amateurs putéoliens, la maire de Puteaux nous dit que “c’est déjà le cas”. Les jeunes groupes et les compagnies de théâtre apprécieront.

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