Francis Poézévara

Conseiller municipal à Puteaux

Étiquette : jeunesse

Création du Conseil de la Jeunesse à Puteaux

Après le “Conseil des Sages”, créé en 2015 pour les seniors putéoliens, Mme Ceccaldi-Raynaud crée cette année un “Conseil de la Jeunesse“, pour les 18 à 25 ans.

Le principe d’instaurer des instances permettant un dialogue avec les citoyens est bon. En revanche, nous avons relevé deux points d’amélioration dans l’organisation de ce nouveau Conseil : d’une part sa désignation, puisqu’après un tirage au sort, la Maire de Puteaux choisira arbitrairement les tirés au sort désignés (!), d’autre part la durée de désignation, à savoir six ans. Or les jeunes bacheliers restent rarement dans la même ville pendant six ans. Bien sûr, Mme Ceccaldi-Raynaud n’a pas tenu compte de mes objections, ni de mes propositions de modification (même mineures) du règlement.

Le dossier du Conseil :

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Retrouvez mon intervention en vidéo :

 

Verbatim :

Dans le Puteaux Infos du mois d’avril, vous indiquez que Puteaux fait de la “démocratie participative”, en instaurant, je cite, “une discussion au sein du Conseil municipal”. J’imagine que tous les lecteurs de votre éditorial ont eu l’impression d’halluciner. Non, Madame Ceccaldi-Raynaud, les discussions en Conseil municipal ne relèvent pas d’une démocratie participative, mais d’une démocratie tout court. Même si vous avez sans doute, effectivement, l’impression d’innover lorsque vous permettez une véritable discussion au sein de cette assemblée.

La démocratie participative, c’est l’association de citoyens aux décisions de la ville. Cela peut passer, par exemple, par la mise en place d’un Conseil de la Jeunesse. Celui que vous proposez d’installer nous semble une bonne idée dans l’absolu. Mais deux questions subsistent. Tout d’abord, quel processus de révision de la composition du Conseil est prévu ? Sachant que les jeunes de 18 à 25 ans font partie des habitants qui quittent le plus rapidement la ville, notamment pour aller poursuivre leurs études ailleurs, il nous semble important de préciser qu’il sera revu régulièrement.

Ensuite, vous introduisez une notion de sélection étrange : les membres seront “désignés par le Maire après candidature et tirage au sort”. Est-ce à dire qu’après tirage au sort, vous validerez nom par nom sur les désignés méritent de siéger à ce Conseil de la Jeunesse ? Je n’ose penser que c’est le cas, et vous propose donc de supprimer cette formule pour le moins intrigante.

Les amendements que j’ai présentés :

Question 11 – Amendement 1

L’article 3 de la délibération est remplacé par : “Décide que les membres seront désignés par un tirage au sort sous contrôle d’huissier précédé d’un appel à candidatures”.

Question 11 – Amendement 2

Un article 6 est ajouté : “Décide que la composition du Conseil des jeunes sera revue tous les ans”.

Puteaux, la ville où il ne fait pas bon être un enfant

Puteaux, la ville où il fait bon vivre“, scande fièrement la Mairie. Nous le savions déjà, cette devise (fort louable, au demeurant) ne s’applique pas aux catégories les plus modestes de la population. Ni aux personnes ne partageant pas les idées de la Mairie. Ni même aux propriétaires de voiture. Ni… la liste est longue. Aujourd’hui : les enfants.

Je ne parlerai pas ici des problèmes longuement discutés ailleurs (et notamment sur le site du Parti Socialiste de Puteaux), comme les crèches par exemple, qui restent un des points noirs de la politique municipale. Je souhaite m’attarder sur un point un peu plus d’actualité : l’ouverture du nouveau collège privé de Puteaux, de son “petit” nom le collège Bienheureux-Charles-de-Foucauld.

Pour mémoire, les conditions d’attribution du bail à ce nouveau collège avaient déjà été dénoncées par les élus socialistes de Puteaux. Ces privilèges s’ajoutent aux réglementations aberrantes impliquant que les collectivités publiques financent les établissements privés, et qui sont déjà, en soi, honteuses. Mais c’est un point de vue personnel, j’en conviens.

Ce qui doit moins l’être, c’est le jugement des dispositions d’accueil des élèves dans ce nouveau collège. Comme annoncé dans Le Parisien ce jour, si le collège est mixte, les classes, en revanche, ne le seront pas. Et là le lecteur a un doute. Alors on relit. Une fois, deux fois… Et oui, le collège Bienheureux-Charles-de-Foucauld accueillera les filles et les garçons, mais dans des classes séparées !

Quelle honte… Comment est-il possible de tolérer ce genre de choses dans notre République ? Quelle est la justification idéologique sous-jacente ? Ces derniers temps, les Français ont eu le verbe facile contre les musulmans (extrêmistes) et leurs atteintes à la liberté de la femme. Qu’en est-il de l’Eglise catholique ? Nous sommes au XXIème siècle, et il est inconcevable que notre République soutienne, moralement comme financièrement, ce genre de discriminations. Nos impôts n’ont pas à subventionner ces écarts.

Attention, je ne dis pas que cette ségrégation est mise en place parce que les filles seraient moins “aptes” que les garçons. Je n’ai pas de présupposé concernant l’aberration idéologique ayant abouti à cet état de fait. C’est le fait même d’aboutir à une ségrégation qui est révoltante. Qu’aurait-on dit si, à la place de filles/garçons, elle avait concerné les noirs/blancs ? C’est abject, mais, comme vous le savez, c’est nous qui l’avons payé.

Pauvres enfants, donc, qui seront ramenés, à Puteaux, à des générations en arrière, direction le début du XXème…

Arrêté municipal enfants PuteauxQue l’on se rassure, cela ne choquera sans doute personne à la Mairie de Puteaux. Puisque, quoique l’on en dise, l’enfant y est vu comme un ennemi des braves gens, depuis des années. Prenons par exemple l’arrêté municipal, toujours en vigueur, interdisant les “Jeux d’enfants” sur le territoire de la Défense (cf. ci-contre). Qu’on ne prenne pas les enfants à jouer à la balle, à faire du vélo, ou du patin à roulettes/rollers ! Jusqu’à une dizaine d’années, ils ne sont tolérés que sur les aires de jeux dissémniées dans la ville. Et après ? S’ils peuvent aller voir ailleurs, et de préférence du côté de Nanterre, c’est mieux. Et la Mairie leur fait savoir en élevant des grilles autour de tous les parcs et jardins de la villes. “Racailles adolescentes, on ne veut pas de vous !”

Proposition : et si on laissait vivre nos enfants et nos jeunes ? Et si on cessait de ne voir en eux que des délinquants à venir, des dealers futurs ? Alors, remettons les filles et les garçons dans les mêmes classes, dessinons des marelles et des terrains de foot sur nos espaces libres, et roulez jeunesse !

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