Francis Poézévara

Conseiller municipal à Puteaux

Catégorie : La France, Le Monde (Page 6 sur 8)

Elections européennes : Pourquoi le vote PS est-il le seul vote “efficace” ?

PES - Les citoyens d'abord

PES - Les citoyens d'abord

Comme le rappelle Libération aujourd’hui, le vote PS aux élections européennes aura trois facettes. Il s’agira d’abord d’un vote sanction contre la politique du gouvernement, et d’un vote utile et efficace pour les Européens. Pourquoi ?

Comme je l’écrivais précédemment, depuis 30 ans, le Parlement européen est à droite. On voit où on en est aujourd’hui, et on peut comprendre que 29% des Français pensent encore que l’Europe est une mauvaise chose pour la France (Sondage OpinionWay/Fiducial du 12 mai 2009).

Il est donc plus que jamais nécessaire de voter à Gauche le 07 juin prochain. Pour, enfin, changer l’Europe. Je l’ai déjà expliqué, je reviendrai dessus dans les trois prochaines semaines, et d’autres le font très bien aussi (voir le site www.changerleurope.fr).

Mais il ne faut pas voter pour n’importe quel parti… Et c’est là que l’on comprend que le vote PS est un vote “efficace”.

En effet, dans chaque région de France, nous allons voter pour élire entre 9 et 13 députés. Comme il s’agit d’un scrutin à la proportionnelle, cela signifie qu’un siège de député correspond à :

– 7.7% en Ile-De-France et dans le Sud-Est
– 10% dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest
– 11.1% dans l’Ouest et l’Est
– 20% dans le Centre
– 33% dans l’Outre-Mer.

En dessous de ces pourcentages, pas de député. Quand on voit le Front de Gauche tourner autour de 5%, et le NPA de 7% (toujours le même sondage OpinionWay), on comprend donc le piège… Ils risquent de n’avoir aucun député élu. Et ces voix de Gauche ne seraient alors pas représentées.

Pour que la Gauche se fasse entendre, il faut donc voter PS. Le Parti Socialiste est en effet le seul parti de Gauche à être assuré d’avoir des députés au Parlement, et le seul également à faire partie d’un groupe à vocation majoritaire, le PSE.

P.S. : Petite vidéo en cadeau !

VoteWatch.eu : ce que votent les députés européens

Logo VoteWatch

Logo VoteWatch

Il y a quelques semaines, le site Parlorama avait fait beaucoup parlé de lui, en proposant un classement des députés les plus assidus au Parlement Européen. Il avait fini par être attaqué par certains des élus, et a depuis fermé ses portes “par prudence, en attendant le jugement”, bien que l’on voie mal en quoi ces données ne pourraient pas être rendues publiques. VoteWatch.eu a pris la relève, en allant plus loin : il permet en effet de voir non seulement l’assiduité des députés aux séances plénières (attendance to plenary), mais également de voir ce qu’ils ont voté, et à quel point ils sont fidèles ou non à leur groupe.

Il y a évidemment des tonnes d’information différentes que l’on peut en extraire, avec les réserves qu’on sait (l’assiduité en séance plénière ne suffit pas à faire un “bon député”). Par exemple, seuls 26 députés français ont assisté à 90% des séances : 10 PSE, 9 PPE, 3 NE, 2 ADLE, 1 Green, 1 GUE-NGL (pour simplifier, en langage français : 10 PS, 9 UMP, 3 FN, 2 MoDem, 1 Vert, 1 PC, à quelque chose près).

Autre point amusant : alors que l’UMP raille sans cesse un PS “divisé”, on voit que 7 des 10 députés européens ayant été le plus loyal à leur “groupe national” sont PS, contre seulement 2 UMP et 1 Vert.

On y trouve également le nombre de rapports, déclarations, questions, etc. de chaque député. Sans reprendre l’ensemble des statistiques, que je vous laisse découvrir, on notera l’activité (ou, plus à la mode, la proactivité) de Marie-Noëlle Lienemann (PS), qui a déposé 74 questions, arrivant largement en tête des députés français.

Bref, n’hésitez pas à aller jeter un coup d’oeil au site VoteWatch.eu, histoire de voir un peu ce que font ceux qui se représentent le 07 juin !

Elections 2009 : Le Parlement européen, c’est quoi ?

Le siège du Parlement européen à Strasbourg

Le siège du Parlement européen à Strasbourg

Comme les Français l’apprennent peu à peu, le 07 juin prochain aura lieu l’unique tour des élections européennes. Avant de commencer à parler programmes politiques, même si j’ai déjà abordé les raisons qui font que le vote PS est le seul vote qui servira à changer l’Europe, je vais présenter rapidement ce pour quoi les électeurs sont appelés à se déplacer.

Commençons par le commencement : le 07 juin prochain, les citoyens des 27 Etats membres de l’UE vont élire leurs représentants au Parlement européen. Mais ce Parlement européen, c’est quoi ?

Sa composition

Le Parlement est constitué de 785 députés (750 à terme), qui représentent les 492 millions d’électeurs des 27 Etats. C’est le seul organe parlementaire de l’Union Européenne, et il est donc capital pour les citoyens européens de s’exprimer lors de cette élection. Son siège officiel est situé à Strasbourg.

Son rôle

Il possède le pouvoir législatif, conjointement au Conseil de l’UE et la Commission européenne. On a le fonctionnement suivant : la Commission européenne propose des lois (éventuellement sur demande du Parlement), ces lois sont ensuite examinées par le Parlement et le Conseil. Grossièrement, le Parlement et le Conseil correspondent à l’Assemblée Nationale et au Sénat en France (vu de très loin). On parle de processus de codécision.

L'hémicycle du Parlement européen

L'hémicycle du Parlement européen

Il a également un rôle budgétaire : il peut adopter ou refuser la partie Dépenses du budget. C’est un rôle important : ainsi, en 1999, le rejet du budget par le Parlement européen a conduit à la démission de la Commission européenne.

C’est également lui qui élit le Président de la Commission européenne, sur proposition du Conseil européen. Par ailleurs, il peut démettre la Commission européenne, à travers le vote d’une motion de censure par 2/3 des députés.

Le Parlement européen a donc un rôle important, même s’il l’est moins que celui de la Commission européenne (qui a l’initiative des lois) ou le Conseil européen.

Traditionnellement de droite

Depuis les premières élections en 1979, le Parlement européen est de droite. Le résultat ne s’est pas fait attendre, avec des directives comme la directive Bolkestein (renommée depuis en directive services) par exemple, libérale à souhait. La majorité PPE/ADLE (UMP/MoDem) a depuis toujours appliqué un programme néolibéral, qui a conduit les Français à penser que l’Europe, c’était le libéralisme, c’était les lobbyes, c’était le démantèlement des services publics, etc. Pour changer cela, il n’y a qu’une seule solution : voter pour le Parti Socialiste Européen, représenté en France par le PS.

Paquet fiscal : Signez la pétition !

Pétition contre le paquet fiscalOn en parle beaucoup, tout le monde le dénonce, et pourtant ! Le paquet fiscal est toujours en place, de plus en plus coûteux et de plus en plus contre-productif. Il est temps de passer à l’étape suivante : il ne suffit plus d’en parler, il faut l’abroger ! Pour cela, le Parti Socialiste agit en deux temps : tout d’abord en faisant signer une pétition pour l’abrogation du paquet fiscal, puis en déposant une proposition de loi en ce sens. Participez à ces actions en signant la pétition !

Rappel des faits :

En 2009, les contribuables aux patrimoines supérieurs à 15,5 millions d’euros bénéficieront d’une restitution moyenne de 368 000 euros, soit l’équivalent de 30 années de SMIC.

Bien que les bénéficiaires du bouclier qui ne paient pas l’ISF soient nombreux (60% des bénéficiaires du bouclier fiscal, 8.838 contribuables), ils ne se partagent que 1% du coût de la mesure. Surtout, cette part a été divisée par deux entre 2007 et 2008, passant de 9,6 millions à 4,84 millions.

Aujourd’hui, alors que les Français aux revenus moyens et modestes sont durement touchés par la crise, il est encore plus inadmissible que des contribuables très aisés bénéficient d’avantages aussi exorbitants.

Les socialistes proposent depuis plusieurs mois un plan de relance massif, de 50 milliards d’euros, et équilibré, reposant à la fois sur le soutien à l’investissement, notamment public via les collectivités territoriales, et sur la relance du pouvoir d’achat :

  • revalorisation immédiate de 3% du Smic,
  • aide exceptionnelle de 500 euros aux bénéficiaires de la PPE et des minima sociaux,
  • baisse de 1 point du taux normal de TVA,
  • prolongation de 6 mois la durée d’indemnisation sur la base de 80 % du salaire,
  • extension des contrats de transition professionnelle à l’ensemble des bassins d’emploi et de la durée d’indemnisation à deux ans…

Le groupe socialiste à l’Assemblée nationale proposera une loi le 30 avril pour enfin doter la France d’un véritable plan de relance.

Pétition contre le paquet fiscal

21 avril : Souvenirs

21 avril 2002

Les résultats du 21 avril 2002

Impossible de ne pas évoquer cela aujourd’hui : il y a 7 ans, un véritable séisme avait lieu sur la scène politique française. Pour la première fois de l’Histoire (et l’unique, espérons !), le candidat d’extrême droite accédait au second tour des élections présidentielles.

Cela se passe le 21 avril 2002. La Gauche est au pouvoir depuis 5 ans. Son bilan est bon, comme le reconnaissent de nombreux observateurs. Lionel Jospin est donné gagnant dans de nombreux sondages, face à un Jacques Chirac soupçonné dans de nombreuses “affaires” douteuses. Tous les français en sont persuadés : le second tour sera un face à face entre le président sortant et son premier ministre. Mais plusieurs phénomènes viennent se greffer à cela.

Tout d’abord, les différents alliés traditionnels du PS essaient de profiter du scrutin pour peser au sein de la future majorité de Gauche. Nombreux sont donc ceux qui préfèreront faire liste à part. Les raisons sont diverses, allant de la remise en cause d’une politique jugée “pas assez à Gauche” pour certains, à un simple “concours de celui qui a la plus longue” pour d’autres. Toujours est-il que la Gauche Plurielle de 97 n’est plus qu’un vague souvenir.

Ensuite, les différents sondages poussent Lionel Jospin à être trop optimiste. Sûr de sa victoire (du moins de son accession au second tour), il ne s’attache pas à faire une campagne sur ses propres thèmes, mais se contente de suivre les thèmes imposés par la Droite (notamment la sécurité). Par orgueil, il aurait également refusé la main tendue de Christiane Taubira, qui lui aurait proposé de se désister à son profit. “Je gagnerai tout seul”.

Enfin, l’électorat de Gauche fait également trop confiance aux sondages. Persuadés de la victoire de Jospin, de nombreux électeurs ont le raisonnement suivant : ils voteront pour un “petit” parti au premier tour, afin d’infléchir la politique de Jospin dans le sens qu’ils souhaitent, puis voteront pour lui au second tour.

Pour rappel, les trois derniers sondages, réalisés les 17 et 18 avril 2002 par les institutes CSA, Ipsos et LCI/SOFRES donnent les résultats suivants au premier tour :

CSA Ipsos LCI/Sofres
Jacques Chirac 19.5% 20% 19.5%
Lionel Jospin 18% 18% 17%
Jean-Marie Le Pen 14% 14% 13.5%

Les résultats sont tout autres : si J. Chirac est en effet en tête, avec 19.88%, il est suivi de J-M Le Pen, à 16.86%, puis L. Jospin à 16.18%. Le candidat d’extrême droite se retrouve donc au second tour.

Cette nouvelle a l’effet d’un séisme sur la vie politique française, et particulièrement sur la Gauche française. En effet, les différents partis de l’ex-Gauche Plurielle ont cumulé plus de 30% des suffrages, et nombreux sont ceux qui regretteront l’absence d’un nouvel accord entre eux.

Couverture de The Economist suite au 21 avril 2002

Couverture de The Economist suite au 21 avril 2002

De nombreuses manifestations auront lieu par la suite, rassemblant plusieurs centaines de milliers de manifestants à plusieurs reprises. L’événement suscitera aussi de nombreuses réactions internationales, et fera la Une de plusieurs journaux étrangers.

Quelles sont vraiment les conséquences du 21 avril 2002 ? Difficile à dire. Les dernières élections présidentielles ont montré que les sondages n’étaient pas remis en cause, bien au contraire. Ils sont devenus un élément majeur (sinon L’élément majeur) des campagnes. Alors quoi ? Peut-être la notion de “vote utile“, qui a permis aux deux premiers candidats d’obtenir plus de 25% des voix en 2007. Mais surtout, la conséquence la plus probable du 21/04/02 est l’affaiblissement du PS qui s’en est suivi, affaiblissement qui a duré jusqu’au congrès de Reims de l’automne dernier. Il aura fallu attendre presque 7 ans pour que le Parti Socialiste soit à nouveau en ordre de bataille, prêt à gouverner le pays, avec des propositions concrètes et précises, et un programme homogène.

Pour finir, voici deux autres anniversaires que nous fêtons aujourd’hui :

1944 : Il y a (seulement !) 65 ans, le droit de vote était accordé aux femmes.

1997 : Il a 12 ans, Jacques Chirac prenait la meilleure décision de ses deux mandats, et annonçait la dissolution de l’Assemblée Nationale, qui conduira à la nomination de Lionel Jospin au poste de Premier Ministre.

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