Francis Poézévara

Conseiller municipal à Puteaux

Catégorie : La France, Le Monde (Page 5 sur 8)

Régionales 2010 : La claque

Résultats du 1er tour des élections régionales 2010 - LeMonde.frLes résultats du premier tour des élections régionales sont tombés hier soir. Les journalistes politiquement corrects jugent qu’il y a une “défaite” de la droite ; il serait plus juste de parler de “débâcle”.

Pour être tout à fait franc, dès que les premières rumeurs ont commencé à circuler, je n’y croyais pas. Comment imaginer un instant que le PS puisse terminer, à lui seul, devant l’UMP ? J’espérais pour ma part un écart de 5 points en faveur de la Droite, ce qui représentait déjà une grosse performance.

Et puis les résultats sont tombés. 30% pour le PS, 26,7% pour l’UMP. La claque. Le parti présidentiel, qui regroupe l’ensemble de la droite parlementaire (hors gaulliste), arrive en deuxième position. Vous avez dit désaveu ?

Le reste des résultats : 13,3% pour Europe Ecologie, 12% pour le FN, 6% pour le Front de Gauche, 4% pour le MoDem, 2% pour le NPA, 1,3% pour LO.

La gauche réalise donc un excellent résultat. Mais, je vais être franc : ça n’a pas d’importance. Cette victoire éclatante au premier tour, c’est bon pour l’ego, c’est un bon présage pour le prochain tour, mais rien de plus. Ce qui compte, c’est que, dimanche prochain, la Gauche s’impose dans l’ensemble des régions. Et pour cela, il va falloir motiver les abstentionnistes, continuer d’expliquer nos projets régionaux aux Français, répondre aux attaques sous la ceinture menées par l’UMP.

Un seul mot d’ordre pour le 21 mars : votez !

Les deux eurodéputés français fantômes

L'hémicycle du Parlement européen

L'hémicycle du Parlement européen

On a beaucoup parlé des élections européennes depuis une semaine (plus que pendant la campagne d’ailleurs), et en particulier des résultats. On pourrait donc croire que tout est fini. Que l’on connaît la liste de tous nos députés européens. Et bien non ! Il nous en manque potentiellement deux, et personne ne sait ni qui cela sera, ni comment ils seront désignés.

Vous vous souvenez du traité de Lisbonne ? Mais si, le traité que le gouvernement a fait passer à l’Assemblée Nationale, parce que les Français sont trop bêtes pour comprendre que c’est une bonne chose pour eux… Le traité de Sarkozy, qui dit clairement à la majorité de Français qui ont voté contre le traité constitutionnel : “votre vote lors du référendum, mettez-vous le où je pense” ! Et bien ce traité redéfinit les règles de représentation des Etats au Parlement européen. En France par exemple, nous aurions ainsi 74 députés à la place des 72 actuellement.

Je dis “nous aurions”, car ce n’est pas encore fait. Les Irlandais ont voté contre le traité, et il n’est donc pas encore en vigueur. Mais les Irlandais vont devoir revoter à l’automne. “Mauvaise réponse, essaye encore !”.

Si les Irlandais disent finalement “oui” au traité, celui-ci entrera en application immédiatement. Et notre nombre d’eurodéputés passera donc à 74. Oui mais, nous, on n’a élu que 72 députés. Alors comment on détermine les deux derniers ?

En France, rien n’est encore décidé. Sur son blog, Jean Quatremer pose la question : à quelle région donnera-t-on les sièges supplémentaires ?

Réponse 1 : au Centre et au Nord-Ouest, comme prévu par le traité de Lisbonne. C’est vrai que cela serait logique, mais cela ne satisfait a priori pas le gouvernement (parce que ça ne favoriserait pas l’UMP).

Réponse 2 : aux régions qui ont le moins bon rapport population/élus. Cela serait plus démocratique. Cela donnerait deux députés Europe Ecologie supplémentaires.

Réponse 3 : autre chose. Le gouvernement pourrait très bien décider d’utiliser un mode de scrutin qui avantagerait son camp. Les deux pistes envisagées par J. Quatremer sont la tenue d’un nouveau scrutin, ou alors donner les 2 postes aux Français de l’étranger.

Gageons que nos dirigeants sauront trouver le meilleur moyen d’obtenir deux députés européens supplémentaires !

“Putain, deux ans” : Vidéo “Sarkozy, c’est l’échec”

Vidéo du Parti Socialiste revenant sur les deux premières années de Nicolas Sarkozy.

Elections européennes : la proportionnelle, comment ça marche ?

Le scrutin proportionnel

Le scrutin proportionnel

Une fois n’est pas coutume, je vais parler de mathématiques. En effet, les scrutins à la proportionnelle ne sont pas les scrutins les plus simples à comprendre. Exemple : dans une région qui possède 10 députés, combien en gagne un parti qui fait 7% ? On est tenté de répondre “aucun”. Mais si tous les partis font moins de 10%, alors que se passe-t-il ? Explication de la “méthode de Hondt”.

La méthode utilisée pour le scrutin des européennes porte le nom d’un mathématicien belge, Victor D’Hondt. Il s’agit d’une méthode dite “de la plus forte moyenne”. Le principe est simple : on fait le rapport entre le nombre de voix et le nombre de siège, et on prend les meilleures moyennes.

Illustration :

Admettons que le parti A ait 50% des voix, le parti B 30%, le parti C 20%, et que l’élection mette en jeu 5 sièges.

Pour le parti A, les rapports sont les suivants : 1er siège, 50 / 1 = 50 ; 2è siège, 50/2 = 25 ; 3è siège, 50/3 = 16,66 ; 4è siège, 50/4 = 12,5 ; 5è siège, 50/5 = 10.

Pour le parti B, on obtient 30 – 15 – 10 – 7,5 – 6.

Pour le parti C, on obtient 20 – 10 – 6,66 – 5 – 4.

Une fois que l’on a les rapports, on prend les 5 plus gros chiffres : 50 (A1), 30 (B1), 25 (A2), 20 (C1), 16,66 (A3).

A reçoit donc 3 sièges, B et C en ont un chacun.


Ok pour l’exemple théorique. Maintenant, appliquons cette méthode au dernier sondage, histoire d’avoir une projection en nombre de sièges.

UMP PS MoDem Verts Front de Gauche FN NPA Libertas LO Alliance écologiste indépendante Autres
26,00 20,00 13,00 11,00 7,00 6,00 6,00 4,50 2,50 1,50 2,50
26,00 20,00 13,00 11,00 7,00 6,00 6,00 4,50 2,50 1,50 2,50
13,00 10,00 6,50 5,50 3,50 3,00 3,00 2,25 1,25 0,75 1,25
8,67 6,67 4,33 3,67 2,33 2,00 2,00 1,50 0,83 0,50 0,83
6,50 5,00 3,25 2,75 1,75 1,50 1,50 1,13 0,63 0,38 0,63

J’ai mis en gras les rapports les plus gros. On obtient donc la répartition suivante :

Dans les régions avec 13 sièges : 4 UMP, 3 PS, 2 MoDem, 1 Verts, 1 Front de Gauche, 1 FN, 1 NPA.

Dans les régions avec 10 sièges : 4 UMP, 3 PS, 1 MoDem, 1 Verts, 1 Front de Gauche.

Dans les régions avec 9 sièges : 3 UMP, 3 PS, 1 MoDem, 1 Verts, 1 Front de Gauche.

Dans les régions avec 5 sièges : 2 UMP, 1 PS, 1 MoDem, 1 Verts.

Dans la région avec 3 sièges : 2 UMP, 1 PS.

Toutes les voix des partis qui n’ont pas de siège sont perdus. C’est le gros inconvénient du découpage en région. Cela favorise les gros partis. Reste à se demander si on préfère favoriser l’UMP ou le PS.

C’est plus clair ?

Elections européennes : les défis de l’UE

Le drapeau européen

Le drapeau européen

Pour répondre aux personnes qui persistent à dire que le PS n’a pas de proposition (heureusement, de moins en moins nombreuses), je vais reprendre ici nos différentes propositions. Vous pouvez les retrouver sur le site ChangerLEurope.fr. Avant tout, voici les défis qui attendent l’Europe, et auxquels le PS répond.

L’Europe est l’une des régions les plus riches du monde. Certains disent que nous n’avons plus les moyens d’avoir des droits sociaux conséquents. Mais l’Europe, première économie et premier marché du travail à l’échelle mondiale, a la capacité de faire agir cette économie et ce marché au service des citoyens, des travailleurs et des entrepreneurs.

En Europe, tous les citoyens doivent avoir accès à un emploi correct, offrant des conditions de travail normales, leur permettant de vivre décemment. Notre action doit faciliter la croissance des entreprises, la création d’emplois plus qualifi és et l’investissement dans les nouvelles technologies. Contrairement à la droite, nous n’assimilons pas l’emploi et les droits sociaux des salariés à des charges qu’il faudrait sans cesse réduire. Bien au contraire : ils sont essentiels au succès de notre économie en contribuant à motiver les salariés, à améliorer la qualité de l’emploi, à garantir la paix sociale et à impliquer les travailleurs dans les projets de l’entreprise. Pour la droite, la mondialisation impose de travailler plus dur et plus longtemps. Nous, progressistes, nous savons que ce n’est pas le résultat de la mondialisation mais d’une politique injuste. Il ne s’agit pas de travailler plus mais de travailler mieux.

La crise financière mondiale et la récession frappent durement les gens. La crise financière a montré l’impact direct des marchés mondiaux sans règles sur notre vie quotidienne, avec les inégalités croissantes entre dirigeants surpayés et salariés sous-payés, avec le risque accru de perdre son emploi ou son logement. Agissons donc pour aider les plus touchés à se relever. Et, pour éviter le retour de nouvelles crises financières, luttons pour l’établissement de règles plus responsables appliquées à tous les acteurs financiers. Cette crise marque la fin de l’ère néolibérale des marchés sans régulation crédible. La droite croit à la société de marché,  où les riches deviennent toujours plus riches au détriment de tous les autres. Nous croyons, nous, en une économie sociale de marché donnant à chacun sa chance de réussir en saisissant les possibilités nouvelles d’un monde ouvert. Nous croyons à la solidarité entre les générations, non à la concurrence entre individus prônée par les néo-libéraux.

Le changement climatique constitue la plus grande menace à long terme sur l’humanité. C’est un problème mondial demandant une solution mondiale. La droite parle du changement climatique mais pour nous il faut autre chose que des mots. Nous voulons des actions concrètes et réalistes pour protéger l’environnement et pour réorienter notre économie vers une nouvelle croissance écologique, innovante, créatrice d’emploi.

PES - Les citoyens d'abord

PES - Les citoyens d'abord

L’énergie est devenue une question de sécurité vitale pour l’Europe.  Nous importons déjà 50% de notre énergie et cette proportion pourrait passer à 70% à l’horizon 2030. C’est tous ensemble que nous devons construire notre indépendance énergétique en développant des énergies respectueuses de l’environnement, produites en Europe. La droite croit qu’il faut rester dans le train-train et s’en remettre au marché. Certains conservateurs vont jusqu’à nier la réalité du changement climatique, ignorant les preuves scientifi ques massives en toute irresponsabilité face à cette grave menace pour le monde. Notre volonté est de faire de l’Europe le leader mondial de la lutte contre le changement climatique.

L’Union européenne a fait des efforts pour gérer l’immigration mais nous devons faire mieux. L’immigration a eu pour l’Europe de nombreux apports positifs et a contribué à notre richesse. Pour pouvoir bénéficier encore d’une société productive, prospère et diverse, nous devons combattre l’immigration clandestine et le trafic d’êtres humains. Les immigrés en situation régulière doivent avoir les mêmes droits et obligations que les autres travailleurs. L’accueil des réfugiés est un droit fondamental pour tous ceux qui fuient la persécution : nous entendons en faire une application sûre et juste pour les victimes de menaces et d’exploitation, en écartant les abus. Le changement climatique créera une nouvelle émigration dans les régions les plus pauvres touchées par le phénomène ; nous devrons nous en préoccuper. Notre tâche est aussi de faciliter l’intégration des immigrés, pour leur propre avantage et celui des sociétés dans lesquelles ils vivent. La droite a joué sur les peurs. Nous voulons une réponse humaine aux défis de l’immigration légale et clandestine.

Les menaces pour la démocratie et les droits de la personne n’ont pas disparu. Les frontières européennes n’arrêtent pas le terrorisme, la criminalité et l’extrémisme. L’action plus forte que nous voulons au niveau européen doit empêcher qu’ils ne menacent la vie et les libertés des citoyens sur notre sol, sans pour autant mettre en péril les droits fondamentaux que sont la liberté d’expression et la protection des données personnelles. L’Europe doit également agir hors de ses frontières au service de la paix et du développement. Cela améliorera notre sécurité tout en servant l’intérêt des peuples des pays les plus pauvres. En agissant ensemble au sein de l’Union, les Etats membres renforceront leur voix et leur influence dans les affaires internationales. La droite ne fait que parler des principes de démocratie, de droits des citoyens, de sécurité et de développement. Nous mettrons tout en œuvre pour donner vie à ces mêmes principes.

Notre coopération en Europe nous rend plus forts parce que :

  • Nous sommes la plus grande économie au monde et nous pouvons donc créer plus d’emplois, de meilleure qualité, et réduire la pauvreté en développant nos échanges dans le cadre de normes
  • Les défis environnementaux dépassent les frontières nationales et notre action contre le réchauffement climatique et ses effets trouve son efficacité en travaillant ensemble sur des objectifs communs ;
  • Nous affirmons la solidarité et la cohésion comme socle de la construction européenne, dans l’intérêt de tous. La libre circulation des travailleurs doit offrir à tous les salariés plus
    de choix et de chances, avec des outils évitant la fuite des cerveaux des régions moins prospères. Cette mobilité ne doit en aucun cas entraîner l’alignement vers le bas des droits
    sociaux et des salaires, qui permettrait à un Etat de prendre un avantage compétitif sur les autres aux dépens des travailleurs ;
  • Nos forces de police et nos autorités judiciaires sont capables d’agir ensemble contre le crime organisé et le terrorisme.

Nous voulons une Europe forte et progressiste. Notre manifeste citoyen pour une Europe de gauche affirme les politiques répondant à ces principes et veut transformer les défis qui sont devant nous en chances de progrès pour tous.

Francis Poézévara 2015 - Tous droits réservés