Francis Poézévara

Conseiller municipal à Puteaux

Étiquette : Mediapart

102 lingots font annuler le Conseil municipal de Puteaux

La pression monte sur les épaules de Joëlle Ceccaldi-Raynaud et de son fils, Vincent Franchi. Depuis une semaine, tous les regards sont tournés vers la Maire de Puteaux, suite à l’affaire des lingots d’or révélée par Mediapart, désormais appelée le “Lingogate”.

On se souvient que ce sont justement les révélations de Mediapart qui avaient fait chuter, il y a quelques années,  un certain Jérôme Cahuzac, qui avait fini par avouer sa fraude fiscale. Mme Ceccaldi-Raynaud aurait-elle quelque chose à se reprocher ? Son comportement depuis les révélations interpelle.

Tout d’abord, dès ce week-end, je vous annonçai le largage en plein vol de J. Ceccaldi-Raynaud par Valérie Pécresse, suivi peu de temps après par la suppression de toutes les vidéos de son meeting de soutien, sur lesquelles figuraient notamment Nicolas Sarkozy.

Censure vidéo meeting Ceccaldi Puteaux

Lundi dernier, la maire de Puteaux annonce son intention de porter plainte pour “violation du secret de l’instruction”. Comme le remarque très justement Yann Philippin, le journaliste de Mediapart à l’origine de l’affaire, il ne s’agit donc pas d’une plainte pour diffamation, ce qui aurait été le plus logique si les faits rapportés par le journal avaient été faux.

Mercredi, un fait exceptionnel se produit. Joëlle Ceccaldi-Raynaud décide d’annuler le conseil municipal, prévu initialement samedi 26 septembre au matin. Le mail reçu par les Conseillers municipaux laisse dubitatif :

Annulation conseil municipal Puteaux

En effet, chaque année, le début de l’automne est une période très chargée. En 2012, deux conseils municipaux ont ainsi lieu à un mois d’intervalle, en septembre et octobre. En 2014, deux conseils se retrouvent espacés de quelques jours seulement, l’un d’entre eux n’ayant que 3 points à son ordre du jour. Dès lors, on comprend que la demande du préfet aurait donné lieu, en temps normal, à un conseil supplémentaire, vraisemblablement mi-octobre.

Mais voilà : lors de ce fameux conseil, j’avais annoncé vouloir déposer un voeu invitant Mme la maire à se retirer provisoirement, et à laisser l’un de ses adjoints prendre sa place pendant la durée des investigations. Plusieurs journalistes devaient être présents en tribune, afin de retranscrire ce voeu et la réponse de la maire.

Le problème est grossièrement réglé, avec l’annulation du Conseil. En décalant ainsi l’assemblée de plusieurs jours ou semaines, Mme Ceccaldi-Raynaud espère laisser le temps à la pression médiatique de redescendre. Combien de journalistes voudront en effet encore parler des lingots dans quinze jours ? Hormis les locaux, tels que ceux du Parisien, sans doute aucun.

Cette annulation est donc moins anecdotique qu’elle en a l’air. Elle offre un aperçu de l’état d’urgence décrété au sein de la famille Ceccaldi depuis la révélation par Mediapart de leurs petits secrets. Après une semaine de mutisme total, des conseillers de la majorité ont recommencé à tweeter hier. Ils soutiennent leur patronne municipale. Pour combien de temps encore ?

Vincent Métivier Joëlle Ceccaldi-Raynaud

Puteaux : Joëlle Ceccaldi doit se mettre en retrait de la Mairie

Les révélations successives de Mediapart depuis une semaine mettent très clairement en cause Joëlle Ceccaldi-Raynaud, la maire de Puteaux. Se pose à présent la question des conséquences de ces révélations. Elles doivent être de deux ordres : judiciaires et politiques.

Puteaux Mediapart

Avant toute chose, il est bon de rappeler que chaque justiciable a droit à la présomption d’innocence. Ce principe ne souffre aucune exception. Aussi difficile que cela puisse paraître aux yeux des témoins qui assistent, depuis des années, à des révélations toujours plus incroyables sur la famille Ceccaldi-Raynaud, il nous faut attendre la décision de justice pour pouvoir indiquer si, oui ou non, la maire de Puteaux, son père, et son fils, Vincent Franchi, sont coupables. Et donc si, oui ou non, ils doivent démissionner de tous leurs mandats.

Nous avons donc besoin d’une décision de justice. Ceci implique que le dossier judiciaire aboutisse ! Il est donc urgent que l’investigation continue, et que le procès, s’il s’en trouve justifié, ait lieu. Par ailleurs, au vu des accusations précises et documentées de Mediapart, une enquête pour contrôler qu’il n’y a pas eu fraude fiscale est absolument nécessaire. J’ai d’ailleurs écrit en ce sens à M. Sapin, Ministre des Finances et des Comptes publics. Quelle que soit la conclusion de cette enquête, nous ne pouvons plus nous permettre de rester dans le flou artistique qui accompagne ce dossier depuis des années.

Joëlle Ceccaldi-Raynaud

De fait, tant que les suspicions persistent, tant que les accusations demeurent, Puteaux et ses habitants trinquent. Deux de ses plus hauts responsables, sa maire et le maire-adjoint ayant le plus de délégations, ne sont plus en mesure d’assurer la gestion de la ville dans des conditions sereines. Sur la défensive, leur énergie est uniquement dédiée à éteindre le feu provoqué par leurs manœuvres douteuses.

Dès lors, une conséquence politique s’impose : Mme Ceccaldi-Raynaud doit se mettre temporairement en retrait de sa fonction de maire. Comme son père avait pu le faire lorsque la maladie l’empêchait d’assumer son poste, elle doit céder sa place à un conseiller municipal compétent et disponible. Quitte à récupérer sa fonction dans l’hypothèse où la justice la dédouanerait.

De même, M. Franchi doit rendre ses délégations, qui doivent être reprises par les autres maires-adjoints de la ville. Sa mère et lui doivent redevenir simples conseillers municipaux le temps de l’instruction.

Soyons clairs : ils n’ont aucune obligation légale de le faire. Néanmoins, j’estime qu’ils en ont l’obligation morale. Nous, élus, avons un devoir d’exemplarité. Les suspicions, lorsqu’elles sont aussi détaillées et documentées que celles soulevées par Mediapart, portent atteinte à cette exemplarité. Elles entretiennent la défiance des citoyens envers les institutions.

Pour ces raisons, Mme Ceccaldi-Raynaud doit rendre son fauteuil de Maire.

Joëlle Ceccaldi-Raynaud lâchée par Valérie Pécresse

Les récentes révélations de Mediapart concernant les lingots d’or possédés par Joëlle Ceccaldi-Raynaud, la Maire de Puteaux, font des vagues jusqu’au sein des Républicains. Nous avons assisté aujourd’hui à son lâchage en plein vol par Valérie Pécresse, candidate Les Républicains aux régionales en Ile-de-France.

Souvenez-vous : en juin dernier, pendant la campagne pour l’élection municipale partielle, Valérie Pécresse était venue soutenir Joëlle Ceccaldi-Raynaud dans la course à sa réélection. Une visite qui a donné lieu à plusieurs photos officielles (dont celle ci-dessous), ainsi qu’à une vidéo dans laquelle Mme Pécresse explique pourquoi elle soutient la maire sortante.

Valérie Pécresse et Joëlle Ceccaldi-Raynaud

Seulement voilà : depuis trois jours, le site d’information Mediapart publie une enquête très compromettante sur la famille régnante à Puteaux. La vidéo fait tâche dans la campagne de Valérie Pécresse pour les élections régionales de décembre. Ce samedi, elle a donc tout simplement disparu, supprimée de la plateforme YouTube.

De même, les tweets en parlant n’existent plus ; exemple avec celui de Mme Ceccaldi-Raynaud. Heureusement, la fonctionnalité d’archivage de Google nous permet de retrouver le message initial :

Soutien de Valérie Pécresse à Joëlle Ceccaldi-Raynaud

Mais le lien vers la vidéo renvoie désormais une erreur :

Erreur YouTube

Ayant moi-même visionné cette vidéo aujourd’hui à 15h, la consigne d’effacer les traces de ce soutien est donc toute fraîche. Signe que la situation se complique pour la Maire de Puteaux. Gageons que ce lâchage en rase campagne ne sera pas le dernier dans les jours à venir.

Note amusante : la vidéo utilisait, sans aucune autorisation, le morceau de musique “Roadgame” de Kavinsky. Ni Valérie Pécresse, ni Joëlle Ceccaldi-Raynaud ne semblent faire grand cas des droits d’auteur.

Kavinsky Ceccaldi droits d'auteur

Francis Poézévara 2015 - Tous droits réservés