Francis Poézévara

Conseiller municipal à Puteaux

Les uniformes de nos enfants ont-ils été fabriqués par des enfants ?

Alors que les uniformes des élèves de trois écoles de Puteaux ont été distribués samedi dernier, j’ai été scandalisé de découvrir que les vêtements ont été fabriqués dans des pays connus pour le travail des enfants… Vous trouverez ci-dessous mon communiqué, cosigné par Brice Loe-Mie, élu d’opposition comme moi au Conseil municipal.

C’est la lubie de Joëlle Ceccaldi-Raynaud en ce début de printemps : les élèves de trois écoles de la ville (Parmentier, Bergères, Défense 2000) ont obligation de porter un uniforme. Au-delà des effets des uniformes sur le développement des enfants, jugés néfastes selon les spécialistes, le choix des vêtements par la mairie de Puteaux pose un grave problème.  

En effet, chaque élève d’élémentaire (CP à CM2) s’est vu attribuer trois polos et deux sweat-shirts fabriqués au… Bangladesh, ainsi qu’un gilet fabriqué au… Pakistan ! Pour les maternelles, les étiquettes ont opportunément disparu des blouses. La mairie de Puteaux en est très fière : elle se targue d’avoir opté pour une tenue ne dépassant pas les 200€ par enfant fixé comme limite par le gouvernement. Mais à quels prix humain et écologique ?

Ces deux pays sont régulièrement étrillés pour le travail des enfants, en dépit des conventions internationales qu’ils ont signées : certains enfants des bidonvilles commencent ainsi à travailler dans les usines textiles à partir de 6 ans, et faire des semaines de 64h pour aider leurs familles à survivre. 

Le bilan humain de ces uniformes est donc catastrophique. Il en est de même pour le bilan écologique, alors que l’impact environnemental devait être l’un des critères de choix du prestataire retenu ; mais la mairie de Puteaux ne connaît pas le principe d’externalité négative.

En tant que pères de famille et en tant qu’élus à Puteaux, nous dénonçons vigoureusement le marché passé par Joëlle Ceccaldi-Raynaud. En attendant l’arrêt de l’expérimentation réactionnaire de l’uniforme dans les écoles, la mairie doit s’engager à commander des vêtements durables dont le processus de fabrication soutenable respecte les droits de l’Homme comme l’environnement.

Francis POEZEVARA (Génération·s) et Brice LOE-MIE (Les écologistes)
Conseillers municipaux d’opposition à Puteaux

[VIDEO] Pourquoi les gens n’aiment pas l’Europe – et comment changer ça ?

Après un an d’interruption, je reprends les vidéos de ma chaîne YouTube, Hémipléjik ! Pour le premier épisode de la saison 3, je m’intéresse moins à la Gauche qu’à l’Europe, et au fait que seul·es 35% des Français·es ont confiance en l’Union Européenne.

Pourquoi ? Et comment faire pour améliorer la situation ? La réponse en vidéo !

L’uniforme scolaire à Puteaux : pourquoi c’est non

Joëlle Ceccaldi-Raynaud, la maire LR de Puteaux, a annoncé au Conseil municipal du 6 décembre que les enfants de quatre écoles de la ville allaient participer à une expérimentation de port d’un uniforme. Cette annonce intervient par surprise alors que personne n’a été consulté.

Plutôt pour, plutôt contre : chacun·e a son avis sur la question du port de l’uniforme. Mais au-delà des impressions et des ressentis, quels sont les effets du port de l’uniforme sur les enfants, sur le harcèlement et sur la cohésion dans les écoles ? De nombreuses études existent, et toutes vont dans le même sens. Je vous en parle en vidéo :

En résumé :

Pourquoi alors faire de nos enfants de nouveaux cobayes et leur imposer le port de l’uniforme ? Soyons sérieux, les vrais problèmes concernant l’école publique sont les effectifs de profs insuffisants, les inégalités criantes que le système éducatif aggrave, le manque de reconnaissance du statut des enseignant·es, etc. Pas le port de vêtements.

Conseil municipal de Puteaux – 6 décembre 2023

Le Conseil municipal de Puteaux s’est réuni le 6 décembre 2023. Après une annonce sibylline concernant l’expérimentation du port de l’uniforme dans les écoles de la ville, nous avons discuté notamment :

  • Des décorations de Noël, pour un montant record de 1,2 millions d’euros (60€ par famille !) cette année,
  • D’un transfert d’argent assez louche entre le CCAS et la mairie (le CCAS, qui est présidé par Joëlle Ceccaldi-Raynaud, rachète à la ville le bâtiment qu’il occupe gratuitement, pour 1,5 millions d’euros, plutôt que les dépenser pour des hébergements d’urgence par exemple…),
  • De l’ouverture des commerces le dimanche, avec un bel emmêlement des pinceaux de la part de la maire de Puteaux à la clé,
  • Et pas de laïcité, de tri des déchets ni de fraternité, car les élu·es de la majorité (et une partie des élu·es Renaissance) ont quitté le conseil avant que je puisse présenter mes voeux, ce qui a fait tomber le quorum (nombre d’élu·es nécessaires pour que le conseil puisse valablement délibérer).

Retrouvez l’intégralité du conseil dans la vidéo ci-dessous :

Décembre sous le signe de la fraternité ?

[Tribune parue dans le Puteaux Infos de décembre 2023]

C’est peu de le dire : 2023 aura été une année éprouvante, où la solidarité nationale et internationale aura été abîmée.

Au niveau international, bien sûr. Durant douze nouveaux mois, les Ukrainiennes et les Ukrainiens ont subi les assauts sanglants de l’envahisseur russe, dans un conflit qui s’enlise chaque jour un peu plus. Les Israéliennes et les Israéliens ont subi les attaques terroristes et meurtrières du Hamas, qui poursuit son objectif d’éradication de l’État hébreux. Les Palestiniennes et les Palestiniens sont morts par milliers suite aux crimes de guerre orchestrés par le gouvernement Netanyahu. Sans oublier ces conflits invisibles ici, comme au Yémen, ou ces populations victimes de crimes contre l’humanité, à l’image des Ouïghours en Chine.

En France, si heureusement la situation n’est pas comparable, l’actualité cette année a été sombre, débutée dans la rue pour défendre – en vain – notre système social, pierre angulaire de la solidarité nationale, poursuivie par la mort de Nahel, à quelques centaines de mètres de notre ville, abattu à bout portant par un policier, puis de Dominique Bernard, assassiné par l’obscurantisme islamiste. L’année s’achève désormais avec l’importation insupportable de la situation au Moyen-Orient et son lot d’antisémitisme et d’islamophobie.

Il nous reste un mois pour redresser ce triste constat. Et si décembre 2023 était placé sous le signe de la fraternité ?

La période des fêtes y est propice : faisons l’exercice de notre humanité, au quotidien et aux coins de nos rues envers celles et ceux qui dorment dehors, dont une large part d’enfants. Faisons montre de tolérance et bienveillance, en refusant les fractures artificielles, en premier lieu celles, religieuses, qui mettent à mal la laïcité. Faisons vivre la tradition d’accueil de notre pays, cette vocation qui fait de la France ce qu’elle est, alors qu’elle est remise en cause par un projet de loi indigne du gouvernement. Réaffirmons qu’une vie vaut une vie, en défendant plus que jamais la paix, le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes et le droit international.

Je vous souhaite une fin d’année humaniste et fraternelle, pour mettre 2024 sur la voie d’une société inclusive et désirable.

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