Francis Poézévara

Conseiller municipal à Puteaux

Auteur : Francis Poézévara (Page 26 sur 34)

Cumulo-stupidus

Dans la famille “réactions stupides”, je demande celles concernant le non-cumul des mandats défendu par le PS.

Petit point de contexte pour ceux qui n’ont pas suivi : le Conseil National du Parti Socialiste a adopté hier le texte de la convention sur la rénovation du parti. Ce texte prévoit notamment le non-cumul des mandats de parlementaire (député, sénateur) et d’exécutif local (maire, président de conseil général, président de conseil national).

Tous les socialistes sont d’accord sur le principe. Mais il reste malgré tout une polémique à ce sujet, polémique qui donne lieu à des réactions stupides en chaîne : quand appliquer ce non-cumul ?

Dans l’absolu, le plus tôt sera le mieux. Le cumul des mandats est une aberration et devrait être interdit très rapidement. Le problème vient du fait que la Droite, dans sa logique “si tu peux abuser du bien public, n’hésite pas”, souhaite pouvoir continuer à jouir de plusieurs salaires à l’infini, en accumulant 2, 3, 4 (voire plus) postes différents. De fait, si le non-cumul n’est appliqué qu’au PS, il y a un risque de retrouver des “inconnus” socialistes face aux éléphants UMP aux différentes élections, avec l’impact que l’on sait sur les résultats. Ah, si seulement les électeurs pouvaient voter pour des idées et non des têtes vues à la télé !

Malgré cela, je pense qu’il est nécessaire pour le PS d’être exemplaire à ce sujet. Je parlais de poléthique précédemment. Tant pis si l’on perd quelques sièges à cause de cela, comme pour le cas Frêche, mieux vaut perdre la tête haute que gagner en se pinçant le nez. C’est précisément ce qui a été adopté hier en Conseil National.

D’où viennent les réaction stupides alors ? Vous pouvez regarder dans les articles des journaleux, et, et c’est encore plus vrai, dans leurs commentaires. Martine Aubry a donné un an aux sénateurs pour se conformer à ce principe. Réactions immédiates : “tous pourris”, “au PS c’est faites ce que je dis mais pas ce que je fais”, “ils nous donnent des leçons qu’ils ne s’appliquent pas à eux-mêmes”, j’en passe, et des meilleurs.

Alors certes j’aurais préféré que le principe de non-cumul soit appliqué dès cette année. Mais soyons sérieux trente secondes : ce que le Parti Socialiste est en train d’accomplir ici, c’est une véritable révolution sur les pratiques politiques ! Alors que la défiance envers notre classe politique est à son comble, c’est une formidable action éthique et morale qu’est en train de faire le premier parti d’opposition ! Qui peut se vanter de s’handicaper plus que la loi ne l’y oblige pour respecter la morale ? De moins en moins de monde, c’est certain.

Le jour où la Droite aura les tripes de prendre des décisions telles que celles-là, le jour où un autre parti sera capable de privilégier ses idéaux plutôt que ses avantages matériels, alors ce jour-là on pourra entendre les Français rire de nous.

D’ici-là, pour ce genre de décisions en particulier, je serai fier d’être au Parti Socialiste.

De la poléthique, et vite !

La Mairie de PuteauxL’expression est à la mode. “Le niveau zéro de la politique”. Je ne sais pas qui l’a lâchée en premier lieu, mais tout le monde, d’un côté comme de l’autre de l’échiquier politique, la reprend et rereprend à son compte. Alors pour ne pas faire d’exception, je vais moi aussi parler de ce fameux “niveau zéro de la politique”.

Il faut dire qu’à Puteaux, nous sommes bien placés pour en parler ; nous le vivons tous les jours. Derniers exemples en date : les censures répétées des tribunes de l’opposition dans Puteaux Infos, et les coups dans le dos des partis d’opposition. Pour ces derniers, on peut évidemment prendre l’exemple de la difficulté pour un parti de gauche à réserver une salle quand il en a besoin, mais également celui de l’expulsion des élus PS de la Maison des Associations.

Pour redonner le contexte : depuis 2003, le Parti Socialiste a à sa disposition un local à la Maison des Associations, qui sert de salle de travail aux élus, permettant notamment de stocker les nombreux documents des anciens Conseils Municipaux, mais qui leur permet également d’accueillir les Putéoliens tous les premiers samedis du mois. Ce local leur avait été attribué par Ceccaldi père.

Et voilà que, au mois de mai, la Mairie décide subitement d’expulser les élus PS de ce local. Pourquoi ? Deux raisons à cela :

  1. la campagne électorale de l’an prochain pour les élections cantonales commence. Il faut donc que Joëlle Ceccaldi-Raynaud aide son fils, pour qui on sait que la bataille sera dure, grâce à toutes les basses manœuvres possibles.
  2. Un autre groupe de l’opposition a demandé à avoir un local également. Plutôt que leur en prêter un, la Mairie préfère renvoyer tout le monde à la rue.

C’est là qu’intervient la “poléthique”. Certes, la loi n’oblige les Mairies qu’à avoir un local commun à tous les groupes de l’opposition, sans possibilité de permanence. Donc la Mairie de Puteaux a décidé de mettre à disposition des chefs de groupe de l’opposition un local commun à la Mairie.

Mais ce local est absolument inutilisable pour les conseillers municipaux de l’opposition ! D’abord, il n’est ouvert qu’aux horaires de Mairie. Sachant que nos conseillers d’opposition ont un boulot – ils participent à la politique municipale bénévolement, contrairement aux adjoints municipaux – il leur est dans les faits impossible de profiter de ce local ! De plus, ce local est partagé, et ne possède rien qui garantisse la confidentialité des dossiers traités. Sachant que l’opposition comprend aussi bien des élus PS que des représentants de droite, et que la majorité municipale peut accéder à cette pièce, c’est inacceptable !

Et enfin, il est interdit d’y tenir une permanence. C’est peut-être le point le plus choquant. Les élus de l’opposition représentent les Putéoliens, au même titre que les élus de la majorité. La manœuvre politique consistant à les couper des habitants est abjecte !

Voilà pourquoi nous réclamons un peu plus de poléthique à Puteaux. La démocratie, ce n’est pas uniquement suivre le minimum syndical imposé par la loi. C’est aussi mettre en place des moyens de mieux vivre ensemble. Et c’est aussi arrêter de penser à son intérêt particulier (ou à l’intérêt de son fils !) pour commencer à penser intérêt commun.

On en est encore loin !

P.S. : Pour son repas annuel, la section du Parti Communiste de Puteaux a demandé la location d’une salle à la Mairie. Ils n’ont eu aucune réponse, malgré de nombreuses relances. Ca fait deux ans que ça dure. De notre côté, nous avons demandé à plusieurs reprises la location d’une salle pour notre dîner exceptionnel de juin 2010. La demande s’est malencontreusement perdue une fois, puis deux fois, puis trois fois. Vous avez dit bizarre ?

Des 35h à la retraite à 60 ans…

C’est dans l’air du temps : la Droite tape, tape et retape sur les 35h, ainsi que l’âge légal de départ à la retraite de 60 ans. On nous raconte que la spécificité française, c’est de ne pas travailler, de faire grève un jour sur deux, de ne jamais être content, etc. Mais en fait, la vraie spécificité française, c’est de croire qu’on est plus nuls, plus paresseux, moins productifs qu’ailleurs.

Il est temps de tordre le coup à tous les arguments simplistes et archi-faux utilisés par l’UMP !

Constat 1 : le temps de travail, en France, est cohérent avec le modèle européen.

On n’arrête pas de nous le rabâcher : “les Allemands bossent plus et mieux que nous, si on était un peu moins fainéants, la vie serait plus belle, etc.”. Et pourtant : selon l’OCDE, le nombre d’heures annuelles travaillées est plus faible en Allemagne qu’en France. Autrement dit : sur un an, on bosse plus de ce côté du Rhin. Mais les Allemands ne sont pas les seuls. Idem pour la Belgique, la Norvège et les Pays-Bas… Lorsque l’on compare la situation dans les différents pays du monde, on se rend compte d’une chose : le modèle est européen, et non français.

Constat 2 : bosser plus ne sert à rien, il faut bosser mieux.

La Grèce est le pays de l’OCDE où l’on travaille le plus. On voit où en est le pays aujourd’hui. Bosser énormément n’est donc pas la solution aux problèmes économiques. Dur pour le MEDEF ! Pressuriser l’employé ne sert à rien. On s’en doutait !
La vraie solution, c’est de bosser “mieux”. Encore quelque chose qu’on entend souvent : la productivité en France, “pfff, quelle blague !”. Surprise ! En terme de productivité, nous nous plaçons en 5è position de l’OCDE, devançant notamment le Royaume-Uni et l’Allemagne. Voilà une des raisons pour lesquelles les 35h ne sont pas un “boulet” pour la France.

Constat 3 : le faux débat de la retraite à 60 ans.

“On vit plus vieux, alors il faut qu’on bosse plus longtemps”. Voilà un constat ultra-simpliste qu’on entend environ cinq fois par jour en ce moment… En fait, le problème n’est pas là. Repartons du début : il va manquer des sous pour payer les retraites d’ici quelques temps.
Une fois ceci posé, la question est : où peut-on trouver des sous pour faire fonctionner le système ? Mathématiquement, on a trois solutions. Soit on diminue la somme d’argent allouée aux retraites. Soit on augmente la contribution des employés. Soit on augmente le nombre de personnes qui payent.

La première solution, c’est celle préconisée par la droite. Payons moins les Français, et pour cela, diminuons leur temps de retraite ! Et s’ils meurent entretemps, c’est tout bénèf ! Une bonne canicule, et on n’en parle plus !

La deuxième solution est déjà plus applicable. Pourquoi ne pas faire payer un peu plus les sur-riches ? Plutôt que leur faire des cadeaux comme le fait gouvernement actuellement… C’est sympa pour eux, certes, mais préjudiciable pour le bien commun ! Donc voilà une première partie de réponse au problème des retraites.

La troisième solution met le doigt sur LE vrai problème rencontré par la France. Si le taux d’emploi des 25-54 ans est plutôt bon par rapport à la moyenne européenne, nous sommes très mal placés en ce qui concerne l’emploi des moins de 25 ans et des plus de 55 ans. Et si on s’attaquait à ce problème avant de parler de recul de l’âge légal de départ en retraite ?

Oui il y a des raisons de se battre pour nos retraites, non la fausse solution proposée par le gouvernement n’est pas acceptable !

Pour plus d’infos, lire l’article initial.

Tribunes de Puteaux Infos : la blague mensuelle

N’ayant pas reçu le Puteaux Infos ce mois-ci (mais que fait la police ?), j’étais passé à côté du comportement scandaleux de l’UMP sur la page “Tribunes”.

C’est une habitude : les Tribunes de l’opposition énervent du côté de la majorité municipale. Ce mois-ci, c’est particulièrement flagrant ! Qu’on soit de Droite ou de Gauche, personne ne peut approuver de telles dérives. Il serait temps que les choses changent à Puteaux !

Sur le fond, tout d’abord… L’UMP rappelle, dans ce qui frise l’onanisme intellectuel, que, selon le règlement du Conseil Municipal, “les textes doivent parvenir au service de la Communication au plus tard le 10 de chaque mois avant la parution du bulletin“. Bien. Et pourtant, la tribune UMP, comme tous les mois, est écrite bien après cette date limite !

J’en veux pour preuve le contenu de leur tribune. Avec Stéphane Vazia, nous avons envoyé notre tribune le 10 un peu avant minuit. Et pourtant, la tribune UMP y répond, allant même jusqu’à la citer ! Ils n’ont vraiment plus honte de rien.

Bon cela dit, ils répondent à notre tribune certes, mais comme ils ne la comprennent pas, ça donne un résultat un peu cocasse. “Il paraît que baisser une taxe, c’est méprisant”, disent-ils. Messieurs dames de l’UMP, j’explicite ce que nous écrivions, dans l’espoir que le lumière se fasse dans vos esprits : ce qui est méprisant, c’est de ne baisser que de 40 000€ une taxe qui en coûte plus de 4 millions aux Putéoliens, dont la moitié de bénéfice pur !

Ah oui, autre fait amusant sur cette date limite : l’UMP locale se permet de ne pas publier une tribune “hors délai”, alors qu’elle a le temps de marquer “Tribune envoyée hors délai, non publiée” dans le Puteaux Infos… Etait-ce beaucoup plus dur de mettre le vrai texte à la place de cette phrase ?

Concernant la forme, c’est peut-être là qu’on touche le plus le fin fond du grotesque. Comment rendre les tribunes de l’opposition illisibles ?

D’une part, réserver la moitié de la page des tribunes à la majorité, qui, pourtant, selon la loi, n’a pas à avoir de tribunes dans le journal municipal. Jugez plutôt : en mettant un “0%” sur la moitié de leur emplacement, leur texte reste toujours plus lisible que ceux de l’opposition. Minable.

D’autre part, si une tribune de l’opposition ennuie, la mettre dans un petit coin, quitte à republier à l’infini de vieilles tribunes. Dans le Puteaux Infos de ce mois-ci, alors que nous ne sommes que deux groupes à avoir envoyé une tribune, celles-ci se retrouvent illisibles parce que, tenez-vous bien, il manquait une ligne à celle du mois dernier, donc elle est republiée en entier. Minable !

Enfin, le plus amusant étant sans doute leur manière de faire signer aux élus de l’opposition le texte “Tribune non parvenue”, ou “Tribune parvenue hors délai, non publiée”.

Quelle honte, mais quelle honte !

Qui virera cette équipe municipale qui bafoue les règles démocratiques de base, et qui jette l’opprobre sur notre ville qui devrait pourtant, grâce à sa situation privilégiée, être un modèle pour ses voisines ?

Ce qui est étonnant, c’est que personne, à l’UMP, ne vire ces petits comiques… Ca viendra peut-être !

Puteaux (Vraies) Infos n°3 : Editorial

Chères Putéoliennes,
Chers Putéoliens,

Interrogation surprise : citez 3 moyens de propagande électorale UMP à Puteaux. Les affiches officielles ? Ca fait un. Les tracts ? Oui deux ! Et le troisième ? Vous séchez ? Mais Puteaux Infos bien sûr !

Si vous aviez encore un doute, souvenez-vous des deux thèmes de campagne de l’UMP pour les régionales. La sécurité d’abord (on ne se refait pas), l’écologie ensuite (encore une manœuvre électoraliste). Reprenez maintenant les couvertures des deux Puteaux Infos parus au cours de la campagne. Février : « Au service de la sécurité ». Mars : « Développement durable ».

C’en est caricatural, mais plus rien n’effraie les amis de Joëlle Ceccaldi-Raynaud !

En ouvrant l’édition d’avril, on se demande donc : « qu’ont-ils inventé cette fois-ci ? ». Et bien c’est officiel : page 4, Puteaux Infos abandonne totalement son statut de journal de la Ville, et se transforme en tract de la liste « Union pour Puteaux ».

C’est pratique, ça ne coûte rien à l’UMP : ce sont les Putéoliens qui payent ! On ne devrait pas tarder à tous recevoir une carte de membre du parti bleu dans nos boîtes aux lettres. J’ai hâte !

Francis Poézévara
Secrétaire de Section du PS Puteaux

Retrouvez dès maintenant le troisième numéro de Puteaux (Vraies) Infos ici.

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