Francis Poézévara

Ancien conseiller municipal à Puteaux

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Puteaux, la ville où il ne fait pas bon être un enfant

Puteaux, la ville où il fait bon vivre“, scande fièrement la Mairie. Nous le savions déjà, cette devise (fort louable, au demeurant) ne s’applique pas aux catégories les plus modestes de la population. Ni aux personnes ne partageant pas les idées de la Mairie. Ni même aux propriétaires de voiture. Ni… la liste est longue. Aujourd’hui : les enfants.

Je ne parlerai pas ici des problèmes longuement discutés ailleurs (et notamment sur le site du Parti Socialiste de Puteaux), comme les crèches par exemple, qui restent un des points noirs de la politique municipale. Je souhaite m’attarder sur un point un peu plus d’actualité : l’ouverture du nouveau collège privé de Puteaux, de son “petit” nom le collège Bienheureux-Charles-de-Foucauld.

Pour mémoire, les conditions d’attribution du bail à ce nouveau collège avaient déjà été dénoncées par les élus socialistes de Puteaux. Ces privilèges s’ajoutent aux réglementations aberrantes impliquant que les collectivités publiques financent les établissements privés, et qui sont déjà, en soi, honteuses. Mais c’est un point de vue personnel, j’en conviens.

Ce qui doit moins l’être, c’est le jugement des dispositions d’accueil des élèves dans ce nouveau collège. Comme annoncé dans Le Parisien ce jour, si le collège est mixte, les classes, en revanche, ne le seront pas. Et là le lecteur a un doute. Alors on relit. Une fois, deux fois… Et oui, le collège Bienheureux-Charles-de-Foucauld accueillera les filles et les garçons, mais dans des classes séparées !

Quelle honte… Comment est-il possible de tolérer ce genre de choses dans notre République ? Quelle est la justification idéologique sous-jacente ? Ces derniers temps, les Français ont eu le verbe facile contre les musulmans (extrêmistes) et leurs atteintes à la liberté de la femme. Qu’en est-il de l’Eglise catholique ? Nous sommes au XXIème siècle, et il est inconcevable que notre République soutienne, moralement comme financièrement, ce genre de discriminations. Nos impôts n’ont pas à subventionner ces écarts.

Attention, je ne dis pas que cette ségrégation est mise en place parce que les filles seraient moins “aptes” que les garçons. Je n’ai pas de présupposé concernant l’aberration idéologique ayant abouti à cet état de fait. C’est le fait même d’aboutir à une ségrégation qui est révoltante. Qu’aurait-on dit si, à la place de filles/garçons, elle avait concerné les noirs/blancs ? C’est abject, mais, comme vous le savez, c’est nous qui l’avons payé.

Pauvres enfants, donc, qui seront ramenés, à Puteaux, à des générations en arrière, direction le début du XXème…

Arrêté municipal enfants PuteauxQue l’on se rassure, cela ne choquera sans doute personne à la Mairie de Puteaux. Puisque, quoique l’on en dise, l’enfant y est vu comme un ennemi des braves gens, depuis des années. Prenons par exemple l’arrêté municipal, toujours en vigueur, interdisant les “Jeux d’enfants” sur le territoire de la Défense (cf. ci-contre). Qu’on ne prenne pas les enfants à jouer à la balle, à faire du vélo, ou du patin à roulettes/rollers ! Jusqu’à une dizaine d’années, ils ne sont tolérés que sur les aires de jeux dissémniées dans la ville. Et après ? S’ils peuvent aller voir ailleurs, et de préférence du côté de Nanterre, c’est mieux. Et la Mairie leur fait savoir en élevant des grilles autour de tous les parcs et jardins de la villes. “Racailles adolescentes, on ne veut pas de vous !”

Proposition : et si on laissait vivre nos enfants et nos jeunes ? Et si on cessait de ne voir en eux que des délinquants à venir, des dealers futurs ? Alors, remettons les filles et les garçons dans les mêmes classes, dessinons des marelles et des terrains de foot sur nos espaces libres, et roulez jeunesse !

Propositions pour l’amélioration du statut d’élu d’opposition

Avec l’aide des élus PS de Puteaux, j’ai rédigé il y a quelques temps une “contribution thématique” pour le congrès du Parti Socialiste (= documents à partir desquels sera construite la politique du PS pour les prochaines années). J’y développe une dizaine de propositions concernant le statut de l’élu d’opposition.

Alors qu’au niveau national (et notamment au Parlement), l’opposition voit ses droits progresser peu à peu, au niveau local, en revanche, aucun changement en vue. Ce constat est valable pour toutes les communes de France, mais la situation est d’autant plus criante à Puteaux. Il est donc nécessaire de donner un vrai cadre au travail de l’opposition, afin de pouvoir garantir qu’elle puisse effectivement jouer son rôle de contre-pouvoir, et empêcher une majorité récalcitrante de la museler.

Ma principale proposition concerne le mode de scrutin des élections municipales. A l’heure actuelle, la liste arrivée en tête reçoit une “prime majoritaire” de 50% des conseillers ; les 50% restants sont alors attribués à la proportionnelle. Ceci signifie qu’une liste s’étant imposée sur le fil, avec à peine un tiers des voix (en cas de triangulaire par exemple), reçoit deux tiers des conseillers municipaux ! L’opposition est donc cantonnée à la portion congrue. Je propose donc d’abaisser cette prime à 25%, comme lors des élections régionales. Ceci permet de conserver une majorité stable pour la liste arrivant en tête, tout en donnant plus de poids à l’opposition.

Celle-ci devrait également être systématiquement représentée dans les différentes commissions de la ville, pour pouvoir les contrôler plus efficacement et éviter les abus (exemple : contrôle des conditions d’attribution HLM). Par ailleurs, comme à l’Assemblée Nationale, je propose que l’opposition se voit confier la présidence de la commission des finances. Par ailleurs, ces missions de contrôle ne peuvent être menées à bien que si les élus d’opposition reçoivent une formation dédiée.

Actuellement, les élus d’opposition des villes de moins de 50 000 habitants sont non seulement bénévoles, mais leur revenu diminue s’ils prennent les journées auxquelles ils ont droit pour faire correctement leur travail. C’est inadmissible ; il faut donc que ces journées (pour Puteaux, 35h par trimestre) soient indemnisées (dans la limite d’1,5 fois le SMIC).

Je propose également d’en finir avec les règles trop floues ou contraignantes a minima permettant à une majorité de museler son opposition, à travers plusieurs mesures :

  • Augmentation du délai de convocation du Conseil Municipal et de transmission des dossiers à 10 jours ouvrés (contre 5 actuellement)
  • Possibilité d’ajouter un point à l’ordre du jour du Conseil Municipal pour les groupes d’opposition
  • Possibilité de mettre en place des missions d’information et d’évaluation
  • Transparence des communications liées au Conseil Municipal, pour mieux informer les citoyens
  • Modalités de rencontre des élus d’opposition avec les citoyens

Le travail d’élu d’opposition est souvent méconnu, voire méprisé par les majorités (a fortiori, à Puteaux !). L’élu d’opposition est pourtant un acteur incontournable de la démocratie, puisqu’il est un contre-pouvoir indispensable, exerçant un contrôle salutaire des agissements de la majorité.

A l’heure actuelle, une vingtaine de personnes ont apporté leur soutien à ces propositions (conseillers municipaux, maires, conseillers généraux, sénateurs, vice-présidents de la région Ile-de-France ou simples militants PS). Chaque militant PS peut apporter sa signature sur le site du Parti Socialiste : L’élu d’opposition, acteur indispensable de la démocratie locale
Vous trouverez ci-dessous le texte intégral de la contribution.

La fin du cumul des mandats : c’est maintenant !

Il est des sujets politiques plus difficiles que d’autres. Le cumul des mandats en est un. Demander aux parlementaires d’interdire le cumul des mandats, c’est leur demander de travailler moins mais mieux, tout en gagnant moins. Facile à prôner lorsqu’on n’est pas directement concerné, cela devient plus compliqué lorsqu’on est élu.

Illustration d’actualité : j’ai voté il y a trois ans, comme une grande majorité de socialistes, pour la fin du cumul des mandats. Celui-ci devait être mis en place par les élus PS après les sénatoriales de 2011. Résultat, en 2011, la mesure est repoussée. “On verra après les législatives“. Soit. Les législatives sont désormais passées, et, vue la nette victoire de notre parti, de nombreux élus se retrouvent en situation de cumul de mandats. Attention, je parle là de cumul des mandats autorisé par la loi, qui encadre déjà (a minima) les pratiques.

Et voilà que nos élus rechignent une nouvelle fois à lâcher leur mandat local. Leurs arguments sont logiques : “nous sommes pour le non-cumul, mais généralisé ; pourquoi nous imposerions-nous cela à nous-même, nous handicapant de fait par rapport à l’UMP”.

Non au cumul des mandats

Logiques, mais insupportables. Pourquoi le faire alors que l’UMP ne le fait pas ? La réponse est dans la question. Le Parti Socialiste n’est pas l’UMP. Nous sommes le parti du progrès démocratique. Les votes des militants et l’application de la proportionnelle dans les instances dirigeantes, c’est le PS. Les primaires ouvertes, c’est le PS. La parité, c’est (notamment) le PS. De fait, le non-cumul, ce doit être le PS.

Certes, le fait de faire voter une loi en ce sens, comme c’est prévu, est déjà louable. Mais nous devons aller plus loin. Nous devons montrer l’exemple.

D’autant que, hormis cette raison “morale”, les arguments invoqués ne tiennent pas la route. Appliquer le non-cumul des mandats sans que la loi ni la constitution ne l’exige n’est pas un handicap. Pour une question d’image, tout d’abord. De même qu’être le premier parti à avoir des parlementaires “issus des minorités visibles” (expression certifiée politiquement correcte), avoir des élus non-cumulards illustrera concrètement les valeurs que nous portons théoriquement.

Par ailleurs, ce “handicap” électoral ne peut avoir de justification qu’en période… électorale évidemment. Or les prochaines élections sont prévues en 2014. En abandonnant dès à présent leur poste de maire (par exemple), les cumulards laissent tout le temps à leur remplaçant d’acquérir une notoriété locale avant les prochaines élections. D’un point de vue strictuement politique, il n’y a donc pas de meilleur moment pour renoncer à un mandat local. 

Incontournable sur le plan politique et moral, le non-cumul n’est nocif que sur le plan financier pour les cumulards. Vous comprendrez que cet argument n’est pas acceptable, surtout dans une période de crise de confiance envers le politique.

Messieurs les parlementaires, Messieurs les ministres : soyez fidèles à vos engagements, soyez fidèle à la ligne du PS, au vote de ses militants. Mettez fin à vos cumuls, maintenant !

Post-Scriptum : Evidemment, il convient de nuancer. Certes il serait décevant que cet engagement ne soit pas respecté. Mais il est encore plus révoltant que beaucoup de politiques soient encore fervents défenseurs du cumul (tout l’UMP, et François Rebsamen/Gérard Collomb par exemple). A ceux qui auraient encore un doute sur cette aberration démocratique, je conseille la lecture des nombreux articles fleurissant sur le web actuellement. Mes derniers préférés en date : l’excellent Cumul Info Service et le billet de Pascal Jan.

2012, et après ?

2012

Non, je ne parlerai ici ni de calendrier maya ni de fin du monde, mais de calendrier politique et de fin d’une période très intense. Depuis mai 2011, au sortir de l’affaire DSK, la France a vécu au rythme de la politique. Primaire socialiste, élection présidentielle, élections législatives… Les rendez-vous ont été nombreux, et (incroyablement) suivis, bel encouragement pour notre démocratie.

A Puteaux, cette année fut synonyme de succès pour la Gauche en général, et le Parti Socialiste en particulier. De très nombreux sympathisants de Gauche (plus de 1300) se sont déplacés lors des primaires en fin d’année dernière. Le score de François Hollande le 06 mai a été particulièrement élevé, et en très forte hausse par rapport à celui de Ségolène Royal en 2007.  Et, pour couronner une année passée sur le terrain, Marie Brannens est arrivée en tête sur la ville, distançant largement ses deux adversaires. Une première !

Et le mois de juillet est arrivé. Pour une grande partie des Français, cela signifie la fin des JT 100% politiques, le retour des reportages sur les chassés-croisés des vacances, et le Tour de France. Pour les militants PS, enfin un peu de repos. Finis les week-ends passés sur les marchés, dans les halls d’immeuble pour le porte-à-porte… Leur travail a payé, le repos est bien mérité !

Une période s’achève, une autre commence. Le premier rendez-vous qui s’annonce est évidemment le Congrès du Parti Socialiste, à l’automne. Certes, il sera cette année plus calme que 2008. Mais il reste toutefois un rendez-vous essentiel dans la vie du PS, puisqu’il permet de définir la ligne du parti, le programme qui, demain, prendra la relève de celui de François Hollande et Jean-Marc Ayrault. Je déposerai d’ailleurs une contribution sur la place de l’opposition au sein des Conseils Municipaux.

Mais le grand rendez-vous à venir est évidemment 2014, avec les élections municipales. Les derniers résultats le montrent : l’opposition peut remporter la Mairie, à condition de réussir à travailler ensemble. Deux chantiers seront donc à mettre en place dès la rentrée : d’une part, bien évidemment, la formalisation du projet que nous présenterons aux Putéoliens, et d’autre part l’échange avec l’ensemble des partis d’opposition, autour de problématiques sur lesquelles nous pouvons nous retrouver.

A titre personnel, en temps que responsable du Parti Socialiste à Puteaux, l’année écoulée a été particulièrement intense. Cela s’est ressenti sur mon blog, avec peu d’articles parus. Je compte profiter de cette période (relativement) plus calme pour le relancer, d’une manière légèrement différente. Tout d’abord, un changement de design. Plus simple, plus “blog”, l’objectif est d’aller droit au but. Ensuite, un changement de type de posts. Même si cela ne se voit pas sur ce post un peu particulier, l’objectif sera de poster plus fréquemment des articles moins longs, toujours sur les questions d’actualité locale et nationale. Le changement, c’est maintenant !

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