Francis Poézévara

Conseiller municipal à Puteaux

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[Mise à jour 16 juin] Motion de soutien aux forces de l’ordre : pour un consensus

[Mise à jour jeudi 16 juin] Mon appel au consensus est loin d’être entendu par l’équipe de Joëlle Ceccaldi-Raynaud. Pour preuve : les élus de l’opposition ont été exclus de l’hommage des conseillers municipaux aux forces de l’ordre mercredi 15 juin ! Une honte républicaine.

Puteaux votera une motion de soutien aux forces de l’ordre“, titre Le Parisien du jour. En tant que représentant de l’opposition au Conseil municipal, j’appelle Mme Ceccaldi-Raynaud à associer l’ensemble des élus de Puteaux à la rédaction de cette motion de soutien.

L’odieux assassinat terroriste de Magnanville appelle à une réaction républicaine transpartisane. Afin d’éviter toute récupération politique de cette attaque abjecte, récupération que l’on sent poindre dans le communiqué de Mme Ceccaldi-Raynaud indiquant que les policiers et militaires sont des cibles privilégiées “depuis 2012”, il est important que nous puissions voter une motion de soutien aux forces de l’ordre à l’unanimité.

Sur cette question d’intérêt national, le consensus sera facile à créer. Ne nous en privons pas par calcul politicien.

Mais que fait la police ?

Occupons La DéfenseLa Défense est occupée depuis maintenant presque deux semaines par le mouvement “des 99%”, nos indignés que vous pouvez suivre sur twitter sous le hashtag #OccupyDefense. Ce rassemblement est évidemment pacifiste ; son but est de protester contre le pouvoir quasi-absolu exercer par 1% de la population dans la finance, la politique, les médias, etc. Pour avoir participé à certaines de leurs AG, on retrouve l’ambiance bonne enfant des AG d’étudiants, rien de dangereux donc.

“Qu’on les laisse tranquilles !”, direz-vous. C’est mal connaître la France du XXIème siècle. Pour chaque indigné, on compte deux policiers/gendarmes/CRS. On peut à la limite comprendre, le mouvement doit être encadré pour éviter tout débordement. Las ! Les forces de “l’ordre” vont bien plus loin ! Elles chargent régulièrement le campement, pour essayer de voler, ici une tente, là une bâche, ailleurs une couverture… D’où la question en titre de cet article : que fait la police ?

Je suis consterné par son attitude. Je peux comprendre que le mouvement des indignés gêne le ministère de l’Intérieur et autres gouvernants actuels. Je peux comprendre qu’on cherche à le minimiser. Mais en aucune manière je ne peux comprendre, et encore moins accepter, qu’on vole les abris des manifestants !

D’une part, je ne suis pas certain que s’installer dans un duvet sur la Défense, sans gêner personne, soit interdit. Mais surtout, quelle politique peut accepter cette logique ? Pour résumer : on ne va pas les chasser, on n’a pas le droit. Par contre, on va leur enlever tout “confort”, toute protection, et ils finiront bien par partir d’eux-mêmes, malades.

C’est inadmissible, intolérable. Les forces de “l’ordre” sont là pour protéger les populations, parfois même contre elles-mêmes. Elles ont donc un devoir absolu de protéger ces personnes, qui bravent le froid qui devient glacial. Et au contraire, elles les mettent en danger ! Du jamais vu ! C’est un peu comme si, après avoir contrôlé un alcoolique sur l’autoroute, ils l’obligeaient à accélérer encore et encore… Absurde !

Heureusement, à l’ère de l’Internet mobile, toute l’information circule librement et très rapidement. Vous pouvez donc retrouver un certain nombre de vidéos qui donnent un aperçu des agissements des policiers sur place. A titre d’exemple, je vous en mets une ici, dans laquelle on voit que certains aspergent de gaz lacrymogènes juste pour le plaisir, pour “la castagne” :

Vous en trouverez des dizaines sur #OccupyDefense.

Tout ça pour dire qu’à un moment, la police à un devoir de désobéissance. Quand on lui donne des ordres qui vont à l’encontre de sa mission première, à savoir protéger le peuple, elle a le devoir de dire non. Tant qu’elle ne le fera pas, et qu’elle continuera ses agissements minables, j’aurai honte, honte d’elle bien sûr, mais aussi honte de notre pays.

Francis Poézévara 2015 - Tous droits réservés