Francis Poézévara

Conseiller municipal à Puteaux

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Mon analyse des résultats des européennes 2019

Victoire du Rassemblement National ? Défaite de Macron ? Victoire d’EELV ? Défaite de LFI ? On lit beaucoup de choses sur les résultats des élections européennes de dimanche dernier. Voici mon analyse des résultats nationaux et à Puteaux.

Les européennes au niveau national

Les résultats aux européennes 2019 en France (source : Liberation.fr)

Les résultats aux européennes 2019 en France (source : Liberation.fr)

Le premier constat, évident, est que le score du Rassemblement National est beaucoup trop important. Jamais nous ne devrons nous y résigner, ce parti est l’ennemi de la République, et chaque voix obtenue est un échec de l’ensemble de la classe politique démocrate et républicaine. Quel que soit notre bord politique, le résultat de dimanche soir est donc obligatoirement, et avant tout, inquiétant.

Néanmoins, peut-on réellement parler de défaite de LREM et d’Emmanuel Macron ? Certes, comme le dit très justement Boris Vallaud, en essayant de faire de Macron une digue anti-RN, LREM n’a réussi qu’à faire du RN une digue anti-Macron.  Mais je suis convaincu que cela reste l’objectif premier du Président de la République : finir d’installer le clivage libéraux contre populistes comme seul clivage de la politique française (voire européenne). En cela, le résultat de dimanche soir constitue un succès pour LREM. Après avoir dynamité la gauche en 2017, voici qu’ils ont dynamité (ou plus exactement, phagocyté) la droite. Et installé un peu plus le match Macron vs. Le Pen qu’ils espèrent tant voir se reproduire en 2022, s’agissant du meilleur scénario pour une réélection.

Je n’aurai pas de mot suffisamment dur pour qualifier cette stratégie. Cette vision électoraliste à court terme est mortifère. Nous ne répéterons jamais assez qu’en installant l’extrême droite en seul opposant politique, en seule alternative, Emmanuel Macron programme son arrivée au pouvoir.

Pour contrer cette stratégie à vocation hégémonique de duo LREM / RN, le scrutin de dimanche a montré une voie. Le bon score des écologistes (même s’il faut savoir raison garder, il ne s’agit que de 13,5% à une élection européenne) vient en écho de la teinte verte qu’ont pris les différents programmes de gauche, Génération·s bien sûr, LFI, mais également des partis historiquement plus réservés sur ce sujets tels que le PS et le PCF.

La voie qui doit s’imposer, face aux libéraux et populistes, est celle de l’écologie et de la justice sociale. On en est loin, notamment parce qu’aujourd’hui les forces sont divisées entre de nombreuses chapelles, qui pour diverses raisons n’ont pas été conciliables dimanche. Mais ce n’est pas une fatalité. Nous voyons, chacun doit voir, le potentiel que cachent ces scores éclatés.

Il y a énormément de points communs entre les EELV qui refusent la vision ni-de-gauche-ni-de-gauche portée par certains, les Génération·s, les PS-PP qui se reconnaissent plus en Glucksman qu’en le social-libéralisme, les PCF qui ont dépassé une vision productiviste historique, les LFI qui reviennent d’un positionnement populiste voué à l’échec… Et tant de sympathisants, qui n’attendent que cela.

Il est temps de construire enfin cette maison commune, que l’on évoque chacun dans son coin depuis des années sans vraiment s’y atteler. Cette construction ne peut se faire derrière personne, autour de personne, mais bien ensemble. Bien sûr, la responsabilité de lancer cette dynamique incombe en premier lieu à EELV. Chacun devra faire preuve d’humilité, ce qui est souvent une gageure en politique. Mais notre responsabilité est là, et ne pas l’assumer serait condamner notre pays à voir se succéder les politiques injustes et dépassées des libéraux et les politiques fascisantes de l’extrême droite.

Au travail.

Les européennes à Puteaux

Résultats des élections européennes 2019 à Puteaux

Résultats des élections européennes 2019 à Puteaux

A Puteaux, les résultats sont également porteurs de messages intéressants. Tout d’abord, ils sont la confirmation que le Rassemblement National ne parvient pas à s’implanter dans notre ville. Absente du Conseil municipal, l’extrême droite ne perce pas plus aux scrutins nationaux. Je m’en réjouis !

Le grand enseignement est avant tout l’effondrement du parti de Joëlle Ceccaldi-Raynaud. Les Républicains ne rassemblent que 13,8% des voix, sans doute le score le plus bas réalisé par le parti depuis plus de 20 ans. Alors que l’on estimait que la “machine électorale ceccaldiste” assurait 5 000 voix à chaque élection, seules 2 340 personnes ont glissé le bulletin de la majorité municipale dans l’urne. En y ajoutant les voix de l’UDI et de Debout la France, on atteint péniblement 19%.

Joëlle Ceccaldi-Raynaud ne s’y est pas trompée : ce résultat est un très mauvais présage pour elle. Oubliée l’annonce traditionnelle des résultats au micro devant un parterre conquis à la Mairie le soir des élections. Seuls les nombres de voix, sans aucun pourcentage, ont été annoncés, sans micro, dans l’entrebâillement d’une porte.

Ce résultat s’explique avant tout par le fait que LREM est désormais la première force de droite à Puteaux. L’étude des résultats détaillés le montre effectivement : c’est désormais l’électorat de droite qui constitue le socle du parti présidentiel, en résonance avec sa politique nationale. Avec 30,4% des voix, LREM est largement devant LR, même renforcé par l’UDI et DLF/CNIP. De quoi provoquer quelques nuits blanches à la mairie.

Le résultat de la gauche et des écologistes est l’autre surprise de ces élections européennes à Puteaux. Avec EELV frôlant les 15%, dépassant son score national, les forces de la gauche et de l’écologie totalisent plus de 35% des voix. Bien sûr, cela ne doit pas éclipser le fait que la ville est toujours majoritairement à droite, mais il faut y voir un signe d’espoir pour les années à venir.

Comme au niveau national, l’enjeu principal sera l’union ou la désunion de ces différentes forces. Mais l’avenir est prometteur !

Au travail (à nouveau).

J’ai décidé de me mettre en retrait du Parti Socialiste

Depuis 2008, je milite au Parti Socialiste, dans la section de Puteaux et la fédération des Hauts-de-Seine. Tout d’abord comme simple militant, puis comme secrétaire de section, puis membre des instances départementales (conseil fédéral, bureau fédéral, délégué fédéral). En neuf ans, j’ai participé et organisé 12 campagnes électorales dans notre ville, ayant abouti à des victoires (régionales 2010, présidentielle 2012), à des défaites cinglantes (municipales 2014, législatives 2017) et d’autres plus encourageantes (municipales 2015). Depuis 2014, mon élection comme conseiller municipal représente un engagement personnel supplémentaire.

Carte Parti Socialiste

Année après année, donner de son temps et de son énergie pour militer, bénévolement, pour le bien commun demande beaucoup de sacrifices. Qu’il s’agisse de temps familial sacrifié pour des réunions de travail, de jours de congés sans solde posés pour mener des actions sur le terrain, de dépenses effectuées dans le cadre des actions menées, militer avec un fort niveau d’engagement est à des années-lumières de l’image d’Épinal de l’homme politique vivant paresseusement sur le dos de l’Etat !

Ces sacrifices, comme l’ensemble des élus et militants bénévoles de France, j’en ai conscience, et je les accepte. Mais je ne peux les assumer que pour défendre les idées et les valeurs que je porte au cœur. Ces idées de justice sociale, de défense des droits de chacun et de l’intérêt de tous, en trois mots de liberté, d’égalité et de fraternité.

Depuis plusieurs mois, voire plusieurs années, le Parti Socialiste ne me semble plus être le logiciel le plus adapté pour défendre mes idées, et pour leur permettre d’être appliquées. La victoire de Benoît Hamon lors de la primaire de janvier dernier m’avait fait espérer un rebond, une prise de conscience collective et la défense, enfin, d’un projet porteur d’une vision d’avenir, pour une nouvelle société. Hélas, l’espoir fut de courte durée !

L’élection présidentielle puis les élections législatives nous ont montré que seule l’union des forces de Gauche permettrait d’imposer un véritable progressisme face au libéralisme de LREM et aux conservatismes de LR et du FN. Ces élections nous ont également montré que le Parti Socialiste n’était plus à la hauteur de cet enjeu d’union. La constitution de la liste PS à l’élection sénatoriale de septembre 2017 dans les Hauts-de-Seine en est un exemple encore plus flagrant.

En politique plus qu’ailleurs, l’union fait la force. C’était la certitude qui m’animait lorsque j’ai co-construit la liste Le Rassemblement en 2015 avec des personnes de tous horizons, comme Christophe Grébert (alors MoDem), Evelyne Hardy (DVG), Bouchra Sirsalane (MoDem) et Olivier Kalousdian (EELV). Je conserve plus que jamais cette certitude.

C’est pourquoi j’ai décidé, en accord avec mes convictions et mes engagements, de démissionner de mes fonctions locales et fédérales et de me mettre en retrait du Parti Socialiste, tant que celui-ci continuera d’abandonner son rôle de fédérateur et de moteur de la Gauche.

Socialiste je suis, socialiste je reste : loin d’abandonner le combat politique, je travaillerai au contraire dès les jours qui viennent à la construction de cette “maison commune” de la Gauche, en tant que membre du Mouvement du Premier Juillet, mais également au-delà.

Pour finir, d’un point de vue plus personnel car une aventure politique est également une aventure humaine, je tiens à saluer toutes les personnes avec qui j’ai partagé ces nombreux combats au sein du PS, notamment nos anciens élus Putéoliens Stéphane Vazia, Nadine Jeanne, Eric Chaurial, l’ensemble des militants de la section de Puteaux depuis 2009, nos voisins Marie Brannens, Cécile Boucherie, Xavier Iacovelli et plus généralement tous les militants de Neuilly / Courbevoie / Suresnes, ainsi que toutes celles et ceux avec qui j’ai travaillé au niveau départemental.

A très bientôt,
Francis Poézévara

Propositions pour l’amélioration du statut d’élu d’opposition

Avec l’aide des élus PS de Puteaux, j’ai rédigé il y a quelques temps une “contribution thématique” pour le congrès du Parti Socialiste (= documents à partir desquels sera construite la politique du PS pour les prochaines années). J’y développe une dizaine de propositions concernant le statut de l’élu d’opposition.

Alors qu’au niveau national (et notamment au Parlement), l’opposition voit ses droits progresser peu à peu, au niveau local, en revanche, aucun changement en vue. Ce constat est valable pour toutes les communes de France, mais la situation est d’autant plus criante à Puteaux. Il est donc nécessaire de donner un vrai cadre au travail de l’opposition, afin de pouvoir garantir qu’elle puisse effectivement jouer son rôle de contre-pouvoir, et empêcher une majorité récalcitrante de la museler.

Ma principale proposition concerne le mode de scrutin des élections municipales. A l’heure actuelle, la liste arrivée en tête reçoit une “prime majoritaire” de 50% des conseillers ; les 50% restants sont alors attribués à la proportionnelle. Ceci signifie qu’une liste s’étant imposée sur le fil, avec à peine un tiers des voix (en cas de triangulaire par exemple), reçoit deux tiers des conseillers municipaux ! L’opposition est donc cantonnée à la portion congrue. Je propose donc d’abaisser cette prime à 25%, comme lors des élections régionales. Ceci permet de conserver une majorité stable pour la liste arrivant en tête, tout en donnant plus de poids à l’opposition.

Celle-ci devrait également être systématiquement représentée dans les différentes commissions de la ville, pour pouvoir les contrôler plus efficacement et éviter les abus (exemple : contrôle des conditions d’attribution HLM). Par ailleurs, comme à l’Assemblée Nationale, je propose que l’opposition se voit confier la présidence de la commission des finances. Par ailleurs, ces missions de contrôle ne peuvent être menées à bien que si les élus d’opposition reçoivent une formation dédiée.

Actuellement, les élus d’opposition des villes de moins de 50 000 habitants sont non seulement bénévoles, mais leur revenu diminue s’ils prennent les journées auxquelles ils ont droit pour faire correctement leur travail. C’est inadmissible ; il faut donc que ces journées (pour Puteaux, 35h par trimestre) soient indemnisées (dans la limite d’1,5 fois le SMIC).

Je propose également d’en finir avec les règles trop floues ou contraignantes a minima permettant à une majorité de museler son opposition, à travers plusieurs mesures :

  • Augmentation du délai de convocation du Conseil Municipal et de transmission des dossiers à 10 jours ouvrés (contre 5 actuellement)
  • Possibilité d’ajouter un point à l’ordre du jour du Conseil Municipal pour les groupes d’opposition
  • Possibilité de mettre en place des missions d’information et d’évaluation
  • Transparence des communications liées au Conseil Municipal, pour mieux informer les citoyens
  • Modalités de rencontre des élus d’opposition avec les citoyens

Le travail d’élu d’opposition est souvent méconnu, voire méprisé par les majorités (a fortiori, à Puteaux !). L’élu d’opposition est pourtant un acteur incontournable de la démocratie, puisqu’il est un contre-pouvoir indispensable, exerçant un contrôle salutaire des agissements de la majorité.

A l’heure actuelle, une vingtaine de personnes ont apporté leur soutien à ces propositions (conseillers municipaux, maires, conseillers généraux, sénateurs, vice-présidents de la région Ile-de-France ou simples militants PS). Chaque militant PS peut apporter sa signature sur le site du Parti Socialiste : L’élu d’opposition, acteur indispensable de la démocratie locale
Vous trouverez ci-dessous le texte intégral de la contribution.

La fin du cumul des mandats : c’est maintenant !

Il est des sujets politiques plus difficiles que d’autres. Le cumul des mandats en est un. Demander aux parlementaires d’interdire le cumul des mandats, c’est leur demander de travailler moins mais mieux, tout en gagnant moins. Facile à prôner lorsqu’on n’est pas directement concerné, cela devient plus compliqué lorsqu’on est élu.

Illustration d’actualité : j’ai voté il y a trois ans, comme une grande majorité de socialistes, pour la fin du cumul des mandats. Celui-ci devait être mis en place par les élus PS après les sénatoriales de 2011. Résultat, en 2011, la mesure est repoussée. “On verra après les législatives“. Soit. Les législatives sont désormais passées, et, vue la nette victoire de notre parti, de nombreux élus se retrouvent en situation de cumul de mandats. Attention, je parle là de cumul des mandats autorisé par la loi, qui encadre déjà (a minima) les pratiques.

Et voilà que nos élus rechignent une nouvelle fois à lâcher leur mandat local. Leurs arguments sont logiques : “nous sommes pour le non-cumul, mais généralisé ; pourquoi nous imposerions-nous cela à nous-même, nous handicapant de fait par rapport à l’UMP”.

Non au cumul des mandats

Logiques, mais insupportables. Pourquoi le faire alors que l’UMP ne le fait pas ? La réponse est dans la question. Le Parti Socialiste n’est pas l’UMP. Nous sommes le parti du progrès démocratique. Les votes des militants et l’application de la proportionnelle dans les instances dirigeantes, c’est le PS. Les primaires ouvertes, c’est le PS. La parité, c’est (notamment) le PS. De fait, le non-cumul, ce doit être le PS.

Certes, le fait de faire voter une loi en ce sens, comme c’est prévu, est déjà louable. Mais nous devons aller plus loin. Nous devons montrer l’exemple.

D’autant que, hormis cette raison “morale”, les arguments invoqués ne tiennent pas la route. Appliquer le non-cumul des mandats sans que la loi ni la constitution ne l’exige n’est pas un handicap. Pour une question d’image, tout d’abord. De même qu’être le premier parti à avoir des parlementaires “issus des minorités visibles” (expression certifiée politiquement correcte), avoir des élus non-cumulards illustrera concrètement les valeurs que nous portons théoriquement.

Par ailleurs, ce “handicap” électoral ne peut avoir de justification qu’en période… électorale évidemment. Or les prochaines élections sont prévues en 2014. En abandonnant dès à présent leur poste de maire (par exemple), les cumulards laissent tout le temps à leur remplaçant d’acquérir une notoriété locale avant les prochaines élections. D’un point de vue strictuement politique, il n’y a donc pas de meilleur moment pour renoncer à un mandat local. 

Incontournable sur le plan politique et moral, le non-cumul n’est nocif que sur le plan financier pour les cumulards. Vous comprendrez que cet argument n’est pas acceptable, surtout dans une période de crise de confiance envers le politique.

Messieurs les parlementaires, Messieurs les ministres : soyez fidèles à vos engagements, soyez fidèle à la ligne du PS, au vote de ses militants. Mettez fin à vos cumuls, maintenant !

Post-Scriptum : Evidemment, il convient de nuancer. Certes il serait décevant que cet engagement ne soit pas respecté. Mais il est encore plus révoltant que beaucoup de politiques soient encore fervents défenseurs du cumul (tout l’UMP, et François Rebsamen/Gérard Collomb par exemple). A ceux qui auraient encore un doute sur cette aberration démocratique, je conseille la lecture des nombreux articles fleurissant sur le web actuellement. Mes derniers préférés en date : l’excellent Cumul Info Service et le billet de Pascal Jan.

Cumulo-stupidus

Dans la famille “réactions stupides”, je demande celles concernant le non-cumul des mandats défendu par le PS.

Petit point de contexte pour ceux qui n’ont pas suivi : le Conseil National du Parti Socialiste a adopté hier le texte de la convention sur la rénovation du parti. Ce texte prévoit notamment le non-cumul des mandats de parlementaire (député, sénateur) et d’exécutif local (maire, président de conseil général, président de conseil national).

Tous les socialistes sont d’accord sur le principe. Mais il reste malgré tout une polémique à ce sujet, polémique qui donne lieu à des réactions stupides en chaîne : quand appliquer ce non-cumul ?

Dans l’absolu, le plus tôt sera le mieux. Le cumul des mandats est une aberration et devrait être interdit très rapidement. Le problème vient du fait que la Droite, dans sa logique “si tu peux abuser du bien public, n’hésite pas”, souhaite pouvoir continuer à jouir de plusieurs salaires à l’infini, en accumulant 2, 3, 4 (voire plus) postes différents. De fait, si le non-cumul n’est appliqué qu’au PS, il y a un risque de retrouver des “inconnus” socialistes face aux éléphants UMP aux différentes élections, avec l’impact que l’on sait sur les résultats. Ah, si seulement les électeurs pouvaient voter pour des idées et non des têtes vues à la télé !

Malgré cela, je pense qu’il est nécessaire pour le PS d’être exemplaire à ce sujet. Je parlais de poléthique précédemment. Tant pis si l’on perd quelques sièges à cause de cela, comme pour le cas Frêche, mieux vaut perdre la tête haute que gagner en se pinçant le nez. C’est précisément ce qui a été adopté hier en Conseil National.

D’où viennent les réaction stupides alors ? Vous pouvez regarder dans les articles des journaleux, et, et c’est encore plus vrai, dans leurs commentaires. Martine Aubry a donné un an aux sénateurs pour se conformer à ce principe. Réactions immédiates : “tous pourris”, “au PS c’est faites ce que je dis mais pas ce que je fais”, “ils nous donnent des leçons qu’ils ne s’appliquent pas à eux-mêmes”, j’en passe, et des meilleurs.

Alors certes j’aurais préféré que le principe de non-cumul soit appliqué dès cette année. Mais soyons sérieux trente secondes : ce que le Parti Socialiste est en train d’accomplir ici, c’est une véritable révolution sur les pratiques politiques ! Alors que la défiance envers notre classe politique est à son comble, c’est une formidable action éthique et morale qu’est en train de faire le premier parti d’opposition ! Qui peut se vanter de s’handicaper plus que la loi ne l’y oblige pour respecter la morale ? De moins en moins de monde, c’est certain.

Le jour où la Droite aura les tripes de prendre des décisions telles que celles-là, le jour où un autre parti sera capable de privilégier ses idéaux plutôt que ses avantages matériels, alors ce jour-là on pourra entendre les Français rire de nous.

D’ici-là, pour ce genre de décisions en particulier, je serai fier d’être au Parti Socialiste.

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