Francis Poézévara

Conseiller municipal à Puteaux

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Pourquoi le retrait des trois listes PS est la meilleure solution en NPDCP, PACA et ALCA

Ainsi donc voici le Front National en tête des élections régionales dans six régions. Et même en position de gagner dans au moins trois d’entre elles : le Nord-Pas-de-Calais-Picardie, la Provence-Alpes-Côte-d’Azur et l’Alsace-Lorraine-Champagne-Ardenne (au passage, vivement le changement de nom des régions !).

Résultats régionales 2015 - 1er tour

Dans ces trois régions, le Parti Socialiste, arrivé troisième derrière le FN et les LR, a choisi de demander à ses listes de se retirer. Cette décision provoque des remous aussi bien parmi les militants que parmi les candidats, puisque d’ores et déjà le candidat en ALCA a décidé de se maintenir. Et pourtant, le retrait est la meilleure – ou plus exactement la moins pire – des solutions.

Pour bien comprendre les résistances à cette décision, il faut prendre conscience de ce que cela implique. Tout d’abord, cela efface la gauche de ces conseils régionaux pendant six ans. Ce n’est pas tant pour les places d’élus que c’est problématique, mais bien parce que nos idées de vivre ensemble, de solidarité, de justice sociale seront absentes du débat. Ensuite, cela revient à dire que, non, Les Républicains ne valent pas les Frontistes. Lorsque l’on entend les propos d’un Estrosi en PACA, d’un Wauquiez en Auvergne-Rhône-Alpes, ou d’un Sarkozy un peu partout, ce n’est pas si évident de prime abord.

Et pourtant. La nécessité de ces désistements m’est apparue dès l’annonce des résultats hier soir. Etant à titre personnel assez – voire très – critique de la ligne officielle du PS, ce n’est pas par caporalisme que j’approuve la décision prise en Bureau national hier. Mais il est inconcevable que nous, socialistes, puissions en nous présentant favoriser l’accès du FN au pouvoir. Notre part de responsabilité n’est déjà pas négligeable, reconnaissons-le, puisque c’est en partie à cause de la politique du gouvernement (ou, pour les moins critiques, à cause de l’absence de pédagogie qui l’accompagne) que nous en sommes dans cette situation aujourd’hui. Inutile d’aller plus loin en servant de marche-pied au parti fascisant.

J’entends les critiques de ceux de nos camarades qui disent : “pourquoi se désister et favoriser un parti qui, lui, ne se désiste pas, et reste campé dans son ni-ni ?”. Tout simplement parce que notre devoir, à nous hommes et femmes de gauche. L’attitude de Sarkozy, et des Les Républicains en général, est consternante ; ce n’est pas une surprise. Qu’ils soient indignes des charges auxquelles ils aspirent, soit. Mais ne les imitons pas. Prouvons à travers ces retraits que nous avons des valeurs qui nous tiennent plus que tout à coeur. Ces valeurs nous disent que rien, jamais, ne pourra justifier de favoriser l’extrême droite. Ce parti qui veut tuer l’idéal de notre pays, qui veut souiller l’ADN humaniste de notre nation.

Il serait facile de se maintenir. C’est pour cela d’ailleurs que le bureau des Républicains a décidé de le faire. Facile, petit, et indigne de nos responsabilités. L’autre solution serait la fusion de liste. Mais face à une droite qui porte un programme si différent du nôtre, cela n’aurait pas de sens, et validerait la thèse absurde du “tous les mêmes”. Le retrait, lui, est un acte de grandeur politique. Il est la preuve que nous ne nous battons pas pour des places, mais pour des idées et des valeurs.

Dans les autres régions où le FN arrive en tête, le contexte est différent. La gauche, unie, est en mesure de l’emporter, puisqu’elle arrive loin devant la droite unie. La décence voudrait que cette dernière se retire elle-aussi, mais n’attendons pas de ceux qui ont placé Nicolas Sarkozy à leur tête un quelconque sens des responsabilités. Et les voix de l’UDI ou du MoDem n’y pourront rien changer, après qu’ils se soient vendus dès le premier tour.

Un retrait de liste n’est pas un suicide politique. Pas lorsqu’il est fait au nom d’un idéal que nous avons choisi de défendre. C’est la trahison de cet idéal qui constituerait ce suicide. J’espère que Jean-Pierre Masseret reviendra à la raison d’ici demain. Si ce n’est pas le cas, j’espère qu’il sera exclu du PS pour de bon. Merci à Pierre de Saintignon et à Christophe Castaner pour la grandeur de leur geste.

L’Histoire jugera ceux qui n’ont pas été à la hauteur du défi de ce premier tour.

Régionales – Résultats du 1er tour à Puteaux

Voici les résultats provisoires du premier tour de l’élection régionale dans la ville de Puteaux.

Inscrits : 29 590 – Votants : 15 673 – Exprimés : 14 928.
Soit une participation de 52,97%.

Résultats premier tour régionales 2015 Puteaux

Mon analyse à chaud :

Le bloc de gauche est cette année à 35%, contre 40,5% en 2010. Il y a donc, comme au niveau national, une baisse du vote de gauche de manière générale, même si elle reste relativement limitée. Dans le détail, le PS reste quasi-stable, augmentant même son score de 0,6%. Même augmentation côté Front de Gauche. EELV voit son score divisé exactement par deux, passant de 17% à 8,5%.

Le bloc de droite progresse très légèrement, passant de 47,5% à 49% en cinq ans. Le score de la liste d’union LR-UDI-MoDem reste quasiment stable, et correspond à peu près aux scores additionnés de ces différents partis en 2010. DLF (Dupont-Aignan) gagne 2,4%, et double presque son score de 2010.

Enfin, l’extrême droite est évidemment en nette progression, puisqu’il réalise un score supérieur de 5,8% à celui qu’il avait obtenu en 2010 (8,9%). Néanmoins, cette progression reste limitée comparativement au reste de la France.

Pas vraiment de surprise donc dans le résultat au niveau de la ville de Puteaux. La gauche au sens large reste comme depuis 2014 dans le bas de la fourchette de ses scores électoraux. La droite reste dans le haut de la fourchette de ses scores nationaux. L’extrême droite réalise un meilleur score qu’à l’accoutumée (1.5 point de plus qu’aux départementales) mais reste très minoritaire.

Régionales : ma lettre aux Putéoliens

Le premier tour des élections régionales se tiendra dimanche prochain. Cette fin de campagne est évidemment particulière, et je ne peux que regretter que plusieurs candidats dont les deux principaux de droite n’en aient pas pris conscience et aient continué leurs attaques pendant ces deux semaines de recueillement.

Régionales : Puteaux avec BartoCôté Claude Bartolone, nous avons décidé de faire une campagne digne, sans attaque. Nous avons d’ailleurs préféré attendre l’hommage national d’hier avant de reprendre notre campagne, même si cela implique que nous ayons deux semaines de retard sur nos concurrents.

En cette fin de campagne, j’ai souhaité adresser une lettre aux Putéoliens, que nous distribuerons ce week-end sur les marchés et dans les boîtes-aux-lettre. En voici le contenu.

Chère Putéolienne, cher Putéolien,

Les jours qui viennent de s’écouler ont été difficiles pour chacun d’entre nous, et particulièrement pour celles et ceux dont les proches ont été touchés lors des attaques terribles et lâches du 13 novembre dernier. Mais les Français ont su démontrer leur formidable capacité de résilience. En continuant à nous rassembler, à sortir, nous avons affirmé notre force face à ceux qui voulaient nous empêcher de vivre.

Pour cette même raison, les élections régionales ont été maintenues. En allant voter les 6 et 13 décembre prochains, nous affirmerons, haut et fort, que la démocratie est plus forte que la barbarie.

C’est le message que je souhaite vous adresser aujourd’hui. Allons voter.

Au-delà du résultat de l’élection, évidemment important, l’élan de fierté républicaine auquel nous assisterons le sera plus encore. Allons, tous, voter. Votez vous-même si vous le pouvez, ou donnez une procuration à un proche ou au candidat de votre choix, mais faites-vous entendre.

En glissant votre bulletin de vote dans l’urne, vous ferez un choix particulièrement important pour nous, à Puteaux. En effet, c’est la Région qui a la responsabilité des transports, dont nous sommes si dépendants. C’est également la Région qui est en charge des lycées, et nous savons que les deux nôtres, Agora et Lucien Voilin, ont besoin d’un soutien spécifique. C’est la Région, toujours, qui peut promouvoir l’emploi et l’innovation, sujets au cœur de notre quartier d’affaires de La Défense. Sans oublier deux grandes problématiques d’actualité : l’égalité républicaine, celle-là même que les attaques de novembre ont ciblée, et la transition énergétique, dont il est actuellement question à l’échelle mondiale dans le cadre de la COP21.

A titre personnel, j’ai choisi de soutenir Nadège Azzaz et Claude Bartolone. Vous les avez rencontrés sur le marché de Puteaux il y a quelques temps ; vous avez pu mesurer leur implication et leur sens des responsabilités. Je leur accorde toute ma confiance pour continuer à faire de l’Île-de-France une région humaine, attractive et vivante.

Quel que soit votre choix, les 6 et 13 décembre, rendez-vous dans votre bureau de vote, allez voter.

Bien à vous,

Francis Poézévara
Conseiller municipal de Puteaux

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