Francis Poézévara

Conseiller municipal à Puteaux

Étiquette : parlement européen

Les deux eurodéputés français fantômes

L'hémicycle du Parlement européen

L'hémicycle du Parlement européen

On a beaucoup parlé des élections européennes depuis une semaine (plus que pendant la campagne d’ailleurs), et en particulier des résultats. On pourrait donc croire que tout est fini. Que l’on connaît la liste de tous nos députés européens. Et bien non ! Il nous en manque potentiellement deux, et personne ne sait ni qui cela sera, ni comment ils seront désignés.

Vous vous souvenez du traité de Lisbonne ? Mais si, le traité que le gouvernement a fait passer à l’Assemblée Nationale, parce que les Français sont trop bêtes pour comprendre que c’est une bonne chose pour eux… Le traité de Sarkozy, qui dit clairement à la majorité de Français qui ont voté contre le traité constitutionnel : “votre vote lors du référendum, mettez-vous le où je pense” ! Et bien ce traité redéfinit les règles de représentation des Etats au Parlement européen. En France par exemple, nous aurions ainsi 74 députés à la place des 72 actuellement.

Je dis “nous aurions”, car ce n’est pas encore fait. Les Irlandais ont voté contre le traité, et il n’est donc pas encore en vigueur. Mais les Irlandais vont devoir revoter à l’automne. “Mauvaise réponse, essaye encore !”.

Si les Irlandais disent finalement “oui” au traité, celui-ci entrera en application immédiatement. Et notre nombre d’eurodéputés passera donc à 74. Oui mais, nous, on n’a élu que 72 députés. Alors comment on détermine les deux derniers ?

En France, rien n’est encore décidé. Sur son blog, Jean Quatremer pose la question : à quelle région donnera-t-on les sièges supplémentaires ?

Réponse 1 : au Centre et au Nord-Ouest, comme prévu par le traité de Lisbonne. C’est vrai que cela serait logique, mais cela ne satisfait a priori pas le gouvernement (parce que ça ne favoriserait pas l’UMP).

Réponse 2 : aux régions qui ont le moins bon rapport population/élus. Cela serait plus démocratique. Cela donnerait deux députés Europe Ecologie supplémentaires.

Réponse 3 : autre chose. Le gouvernement pourrait très bien décider d’utiliser un mode de scrutin qui avantagerait son camp. Les deux pistes envisagées par J. Quatremer sont la tenue d’un nouveau scrutin, ou alors donner les 2 postes aux Français de l’étranger.

Gageons que nos dirigeants sauront trouver le meilleur moyen d’obtenir deux députés européens supplémentaires !

Elections européennes : les défis de l’UE

Le drapeau européen

Le drapeau européen

Pour répondre aux personnes qui persistent à dire que le PS n’a pas de proposition (heureusement, de moins en moins nombreuses), je vais reprendre ici nos différentes propositions. Vous pouvez les retrouver sur le site ChangerLEurope.fr. Avant tout, voici les défis qui attendent l’Europe, et auxquels le PS répond.

L’Europe est l’une des régions les plus riches du monde. Certains disent que nous n’avons plus les moyens d’avoir des droits sociaux conséquents. Mais l’Europe, première économie et premier marché du travail à l’échelle mondiale, a la capacité de faire agir cette économie et ce marché au service des citoyens, des travailleurs et des entrepreneurs.

En Europe, tous les citoyens doivent avoir accès à un emploi correct, offrant des conditions de travail normales, leur permettant de vivre décemment. Notre action doit faciliter la croissance des entreprises, la création d’emplois plus qualifi és et l’investissement dans les nouvelles technologies. Contrairement à la droite, nous n’assimilons pas l’emploi et les droits sociaux des salariés à des charges qu’il faudrait sans cesse réduire. Bien au contraire : ils sont essentiels au succès de notre économie en contribuant à motiver les salariés, à améliorer la qualité de l’emploi, à garantir la paix sociale et à impliquer les travailleurs dans les projets de l’entreprise. Pour la droite, la mondialisation impose de travailler plus dur et plus longtemps. Nous, progressistes, nous savons que ce n’est pas le résultat de la mondialisation mais d’une politique injuste. Il ne s’agit pas de travailler plus mais de travailler mieux.

La crise financière mondiale et la récession frappent durement les gens. La crise financière a montré l’impact direct des marchés mondiaux sans règles sur notre vie quotidienne, avec les inégalités croissantes entre dirigeants surpayés et salariés sous-payés, avec le risque accru de perdre son emploi ou son logement. Agissons donc pour aider les plus touchés à se relever. Et, pour éviter le retour de nouvelles crises financières, luttons pour l’établissement de règles plus responsables appliquées à tous les acteurs financiers. Cette crise marque la fin de l’ère néolibérale des marchés sans régulation crédible. La droite croit à la société de marché,  où les riches deviennent toujours plus riches au détriment de tous les autres. Nous croyons, nous, en une économie sociale de marché donnant à chacun sa chance de réussir en saisissant les possibilités nouvelles d’un monde ouvert. Nous croyons à la solidarité entre les générations, non à la concurrence entre individus prônée par les néo-libéraux.

Le changement climatique constitue la plus grande menace à long terme sur l’humanité. C’est un problème mondial demandant une solution mondiale. La droite parle du changement climatique mais pour nous il faut autre chose que des mots. Nous voulons des actions concrètes et réalistes pour protéger l’environnement et pour réorienter notre économie vers une nouvelle croissance écologique, innovante, créatrice d’emploi.

PES - Les citoyens d'abord

PES - Les citoyens d'abord

L’énergie est devenue une question de sécurité vitale pour l’Europe.  Nous importons déjà 50% de notre énergie et cette proportion pourrait passer à 70% à l’horizon 2030. C’est tous ensemble que nous devons construire notre indépendance énergétique en développant des énergies respectueuses de l’environnement, produites en Europe. La droite croit qu’il faut rester dans le train-train et s’en remettre au marché. Certains conservateurs vont jusqu’à nier la réalité du changement climatique, ignorant les preuves scientifi ques massives en toute irresponsabilité face à cette grave menace pour le monde. Notre volonté est de faire de l’Europe le leader mondial de la lutte contre le changement climatique.

L’Union européenne a fait des efforts pour gérer l’immigration mais nous devons faire mieux. L’immigration a eu pour l’Europe de nombreux apports positifs et a contribué à notre richesse. Pour pouvoir bénéficier encore d’une société productive, prospère et diverse, nous devons combattre l’immigration clandestine et le trafic d’êtres humains. Les immigrés en situation régulière doivent avoir les mêmes droits et obligations que les autres travailleurs. L’accueil des réfugiés est un droit fondamental pour tous ceux qui fuient la persécution : nous entendons en faire une application sûre et juste pour les victimes de menaces et d’exploitation, en écartant les abus. Le changement climatique créera une nouvelle émigration dans les régions les plus pauvres touchées par le phénomène ; nous devrons nous en préoccuper. Notre tâche est aussi de faciliter l’intégration des immigrés, pour leur propre avantage et celui des sociétés dans lesquelles ils vivent. La droite a joué sur les peurs. Nous voulons une réponse humaine aux défis de l’immigration légale et clandestine.

Les menaces pour la démocratie et les droits de la personne n’ont pas disparu. Les frontières européennes n’arrêtent pas le terrorisme, la criminalité et l’extrémisme. L’action plus forte que nous voulons au niveau européen doit empêcher qu’ils ne menacent la vie et les libertés des citoyens sur notre sol, sans pour autant mettre en péril les droits fondamentaux que sont la liberté d’expression et la protection des données personnelles. L’Europe doit également agir hors de ses frontières au service de la paix et du développement. Cela améliorera notre sécurité tout en servant l’intérêt des peuples des pays les plus pauvres. En agissant ensemble au sein de l’Union, les Etats membres renforceront leur voix et leur influence dans les affaires internationales. La droite ne fait que parler des principes de démocratie, de droits des citoyens, de sécurité et de développement. Nous mettrons tout en œuvre pour donner vie à ces mêmes principes.

Notre coopération en Europe nous rend plus forts parce que :

  • Nous sommes la plus grande économie au monde et nous pouvons donc créer plus d’emplois, de meilleure qualité, et réduire la pauvreté en développant nos échanges dans le cadre de normes
  • Les défis environnementaux dépassent les frontières nationales et notre action contre le réchauffement climatique et ses effets trouve son efficacité en travaillant ensemble sur des objectifs communs ;
  • Nous affirmons la solidarité et la cohésion comme socle de la construction européenne, dans l’intérêt de tous. La libre circulation des travailleurs doit offrir à tous les salariés plus
    de choix et de chances, avec des outils évitant la fuite des cerveaux des régions moins prospères. Cette mobilité ne doit en aucun cas entraîner l’alignement vers le bas des droits
    sociaux et des salaires, qui permettrait à un Etat de prendre un avantage compétitif sur les autres aux dépens des travailleurs ;
  • Nos forces de police et nos autorités judiciaires sont capables d’agir ensemble contre le crime organisé et le terrorisme.

Nous voulons une Europe forte et progressiste. Notre manifeste citoyen pour une Europe de gauche affirme les politiques répondant à ces principes et veut transformer les défis qui sont devant nous en chances de progrès pour tous.

Elections européennes : Pourquoi le vote PS est-il le seul vote “efficace” ?

PES - Les citoyens d'abord

PES - Les citoyens d'abord

Comme le rappelle Libération aujourd’hui, le vote PS aux élections européennes aura trois facettes. Il s’agira d’abord d’un vote sanction contre la politique du gouvernement, et d’un vote utile et efficace pour les Européens. Pourquoi ?

Comme je l’écrivais précédemment, depuis 30 ans, le Parlement européen est à droite. On voit où on en est aujourd’hui, et on peut comprendre que 29% des Français pensent encore que l’Europe est une mauvaise chose pour la France (Sondage OpinionWay/Fiducial du 12 mai 2009).

Il est donc plus que jamais nécessaire de voter à Gauche le 07 juin prochain. Pour, enfin, changer l’Europe. Je l’ai déjà expliqué, je reviendrai dessus dans les trois prochaines semaines, et d’autres le font très bien aussi (voir le site www.changerleurope.fr).

Mais il ne faut pas voter pour n’importe quel parti… Et c’est là que l’on comprend que le vote PS est un vote “efficace”.

En effet, dans chaque région de France, nous allons voter pour élire entre 9 et 13 députés. Comme il s’agit d’un scrutin à la proportionnelle, cela signifie qu’un siège de député correspond à :

– 7.7% en Ile-De-France et dans le Sud-Est
– 10% dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest
– 11.1% dans l’Ouest et l’Est
– 20% dans le Centre
– 33% dans l’Outre-Mer.

En dessous de ces pourcentages, pas de député. Quand on voit le Front de Gauche tourner autour de 5%, et le NPA de 7% (toujours le même sondage OpinionWay), on comprend donc le piège… Ils risquent de n’avoir aucun député élu. Et ces voix de Gauche ne seraient alors pas représentées.

Pour que la Gauche se fasse entendre, il faut donc voter PS. Le Parti Socialiste est en effet le seul parti de Gauche à être assuré d’avoir des députés au Parlement, et le seul également à faire partie d’un groupe à vocation majoritaire, le PSE.

P.S. : Petite vidéo en cadeau !

VoteWatch.eu : ce que votent les députés européens

Logo VoteWatch

Logo VoteWatch

Il y a quelques semaines, le site Parlorama avait fait beaucoup parlé de lui, en proposant un classement des députés les plus assidus au Parlement Européen. Il avait fini par être attaqué par certains des élus, et a depuis fermé ses portes “par prudence, en attendant le jugement”, bien que l’on voie mal en quoi ces données ne pourraient pas être rendues publiques. VoteWatch.eu a pris la relève, en allant plus loin : il permet en effet de voir non seulement l’assiduité des députés aux séances plénières (attendance to plenary), mais également de voir ce qu’ils ont voté, et à quel point ils sont fidèles ou non à leur groupe.

Il y a évidemment des tonnes d’information différentes que l’on peut en extraire, avec les réserves qu’on sait (l’assiduité en séance plénière ne suffit pas à faire un “bon député”). Par exemple, seuls 26 députés français ont assisté à 90% des séances : 10 PSE, 9 PPE, 3 NE, 2 ADLE, 1 Green, 1 GUE-NGL (pour simplifier, en langage français : 10 PS, 9 UMP, 3 FN, 2 MoDem, 1 Vert, 1 PC, à quelque chose près).

Autre point amusant : alors que l’UMP raille sans cesse un PS “divisé”, on voit que 7 des 10 députés européens ayant été le plus loyal à leur “groupe national” sont PS, contre seulement 2 UMP et 1 Vert.

On y trouve également le nombre de rapports, déclarations, questions, etc. de chaque député. Sans reprendre l’ensemble des statistiques, que je vous laisse découvrir, on notera l’activité (ou, plus à la mode, la proactivité) de Marie-Noëlle Lienemann (PS), qui a déposé 74 questions, arrivant largement en tête des députés français.

Bref, n’hésitez pas à aller jeter un coup d’oeil au site VoteWatch.eu, histoire de voir un peu ce que font ceux qui se représentent le 07 juin !

Elections 2009 : Le Parlement européen, c’est quoi ?

Le siège du Parlement européen à Strasbourg

Le siège du Parlement européen à Strasbourg

Comme les Français l’apprennent peu à peu, le 07 juin prochain aura lieu l’unique tour des élections européennes. Avant de commencer à parler programmes politiques, même si j’ai déjà abordé les raisons qui font que le vote PS est le seul vote qui servira à changer l’Europe, je vais présenter rapidement ce pour quoi les électeurs sont appelés à se déplacer.

Commençons par le commencement : le 07 juin prochain, les citoyens des 27 Etats membres de l’UE vont élire leurs représentants au Parlement européen. Mais ce Parlement européen, c’est quoi ?

Sa composition

Le Parlement est constitué de 785 députés (750 à terme), qui représentent les 492 millions d’électeurs des 27 Etats. C’est le seul organe parlementaire de l’Union Européenne, et il est donc capital pour les citoyens européens de s’exprimer lors de cette élection. Son siège officiel est situé à Strasbourg.

Son rôle

Il possède le pouvoir législatif, conjointement au Conseil de l’UE et la Commission européenne. On a le fonctionnement suivant : la Commission européenne propose des lois (éventuellement sur demande du Parlement), ces lois sont ensuite examinées par le Parlement et le Conseil. Grossièrement, le Parlement et le Conseil correspondent à l’Assemblée Nationale et au Sénat en France (vu de très loin). On parle de processus de codécision.

L'hémicycle du Parlement européen

L'hémicycle du Parlement européen

Il a également un rôle budgétaire : il peut adopter ou refuser la partie Dépenses du budget. C’est un rôle important : ainsi, en 1999, le rejet du budget par le Parlement européen a conduit à la démission de la Commission européenne.

C’est également lui qui élit le Président de la Commission européenne, sur proposition du Conseil européen. Par ailleurs, il peut démettre la Commission européenne, à travers le vote d’une motion de censure par 2/3 des députés.

Le Parlement européen a donc un rôle important, même s’il l’est moins que celui de la Commission européenne (qui a l’initiative des lois) ou le Conseil européen.

Traditionnellement de droite

Depuis les premières élections en 1979, le Parlement européen est de droite. Le résultat ne s’est pas fait attendre, avec des directives comme la directive Bolkestein (renommée depuis en directive services) par exemple, libérale à souhait. La majorité PPE/ADLE (UMP/MoDem) a depuis toujours appliqué un programme néolibéral, qui a conduit les Français à penser que l’Europe, c’était le libéralisme, c’était les lobbyes, c’était le démantèlement des services publics, etc. Pour changer cela, il n’y a qu’une seule solution : voter pour le Parti Socialiste Européen, représenté en France par le PS.

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