Dans le cadre du Forum des Idées organisé le 16 mars 2017 à Puteaux, Eva Joly, députée européenne EELV, ancienne juge d’instruction ayant instruit de grandes scandales tels que l’affaire Elf, a pris la parole pour nous faire part de son sentiment quant aux progrès faits et restant à faire en matière de transparence de la vie publique.

Etre à Puteaux et parler de transparence, c’est assez goûteux !

Comme l’a rappelé Eva Joly, la ville de Puteaux, la circonscription Neuilly-Puteaux et le département des Hauts-de-Seine sont autant d’exemples de ce qui ne fonctionne pas dans notre démocratie.

Les exemples foisonnent. Charles Pasqua n’a par exemple jamais vu ses mandats inquiétés, malgré ses condamnations. Joëlle Ceccaldi-Raynaud, de même, reste toujours maire de Puteaux, comme Patrick Balkany à Levallois-Perret.

Eva Joly et Francis Poézévara

The lawmakers are the lawbreakers.

Eva Joly a dénoncé l’injustice des traitements entre les citoyens “lambdas” et les politiques, ainsi que les pressions exercées sur les magistrats. A titre d’exemple, elle mentionne la juge Isabelle Prévost-Desprez, qui s’est vue retirer sa protection policière quand elle a commencé à chercher à enquêter sur l’affaire de corruption dans le cadre de l’attribution du marché de chauffage de La Défense.

Eva Joly, Eric de Montgolfier et Marie Brannens

L’ancienne juge d’instruction a néanmoins souligné des améliorations législatives ces dernières années, avec l’efficacité de la cellule TRACFIN notamment, ou les nouvelles institutions telles que la Haute Autorité de la Transparence de la Vie Publique.

Il est en effet beaucoup plus simple de prouver une fausse déclaration à la HATVP qu’une corruption dans une affaire de marchés publics.

Enfin, elle a fustigé le manque de moyens attribués à la justice. Les politiques de justice de ces dernières années se concentrent exclusivement sur l’augmentation des places en prison. De fait, les tribunaux, malgré de nouvelles attributions, ne peuvent pas augmenter leurs effectifs.