Tremblement de terre dans l’univers LR (ou pas) : Geoffroy Didier vient d’annoncer qu’il était candidat à la primaire de la droite pour 2017. Mais qui est Geoffroy Didier ? Vous ne connaissez pas son nom, mais vous vous souviendrez sans doute de son visage, incontournable sur les plateaux télé pendant la campagne de 2012.

Geoffroy Didier - Photo AFP

Archétype du politique dont les Français ne veulent plus, Geoffroy Didier a effectué sa carrière politique au sein de l’UMP puis des LR. Tout d’abord animateur d’un réseau de “sarkozyste de gauche” à l’heure où “l’ouverture” était à la mode, il se retrouve ensuite à la tête du courant très à droite “La Droite Forte” lorsque les thèses du FN se sont révélées plus porteuses. Employé par l’UMP, il touche 8500€ par mois pour un poste de “permanent”.

Girouette opportuniste, il l’est également géographiquement : candidat à Gonesse (Val d’Oise) en 2011, il est battu et souhaite alors s’installer sur un terrain plus facile. Un vœu largement exaucé : il est parachuté à Neuilly-sur-Seine (où Nicolas Sarkozy faisait 84% en 2012 !), et imposé sur la liste LR lors des régionales de 2015. Il devient alors Vice-président de la région Ile-de-France en charge du logement.

Seulement voilà : la région, c’est bien, mais G. Didier rêve d’un autre mandat, celui de député. Facile, dans l’une des circonscriptions les plus à droite du 92 ? Pas tant que cela, puisqu’elle est dans le giron de Jean-Christophe Fromantin, maire de Neuilly et ancien UDI, qui entend bien la garder. Pour contrer l’élu neuilléen, qui a le même positionnement politique que lui (droite de la droite sous une apparence bon chic bon genre), le parachuté a un plan en deux étapes.

Tout d’abord, s’assurer du soutien de Joëlle Ceccaldi-Raynaud et de sa machine de guerre électorale à Puteaux (la circonscription couvrant à la fois Neuilly, Puteaux et une petite partie de Courbevoie). Ce n’est pas très difficile : celle-ci est en guerre ouverte avec JC Fromantin, son voisin, et ne souhaite pas prendre le risque de l’affronter sur une élection (en 2012, elle a abandonné son siège de député sans combattre, pour ne pas perdre la face). D’ailleurs, Geoffroy Didier ne sera candidat que si “Ceccaldi n’y va pas”.

Deuxième étape, plus compliquée : se faire connaître des habitants. Pas facile lorsque l’on est parachuté un an avant l’élection. Et que l’on est référencé “sarkoboy”, dans une ville où l’on ne “supporte plus” Nicolas Sarkozy. Voilà pourquoi Geoffroy Didier a annoncé ce matin qu’il était candidat à la primaire de la droite en novembre. Il n’a évidemment aucune chance de l’emporter, mais, en se présentant, il se démarque de son mentor et il bénéficiera d’une tribune médiatique importante pendant plusieurs mois.

Cela lui suffira-t-il pour remporter la législative de 2017 ? Pas sûr. Surtout si son axe de campagne est “la manière neuve de faire de la politique”. Comment croire, en effet, que cette “manière neuve” soit d’être rémunéré grassement par son parti, et d’être parachuté en terrain conquis ? Il ne suffit pas d’avoir 40 ans pour représenter le renouvellement. Cela passe avant tout par les actes. Et ceux des trop nombreux Geoffroy Didier sont précisément à l’origine de la défiance des Français pour les politiques.